Estimant que la corruption se nourrit des chantiers publics, Graziano Delrio a décidé de tourner la page sur les grands chantiers. Sa liste tient en 30 dossiers, mais pas un seul ne concerne le secteur maritime.
En réduisant de 400 à 30 le nombre de grands chantiers prévus par ses trois derniers prédécesseurs dans la liste des grands travaux, le nouveau ministre des Transports et des infrastructures a ciblé deux objectifs. D’abord, réduire la corruption qui se nourrit des grands chantiers publics puis, abaisser les dépenses de l’État. Le dossier de la mer n’a pas été inclus dans la liste, et en présentant les projets épargnés par sa faucille, Graziano Delrio n’a pas dit un mot sur le secteur maritime.
Un silence inacceptable pour la plupart des opérateurs du secteur qui se plaignent en catimini. « L’économie maritime est essentielle au développement de la péninsule qui a une position géographique par ailleurs extrêmement privilégiée. Comment peut-on passer sous silence un tel secteur? », s’indigne un membre de l’autorité portuaire napolitaine sous couvert de l’anonymat.
À Gênes et Vado Ligure, le scénario est identique, mais personne ne veut faire état de ses inquiétudes ouvertement. Inutile de se brouiller avec Graziano Delrio avant l’heure, d’autant que certains patrons portuaires ont le sentiment que les gros dossiers comme la réforme portuaire vont devoir attendre.
Selon la rumeur pourtant, le nouveau ministre souhaiterait confier le département maritime et toutes ses questions, à commencer par la réforme portuaire tant attendue, à un spécialiste comme Luigi Merlo, actuel président de l’autorité portuaire génoise. Le siège de cette sorte de petit ministère de la mer pourrait être à Gênes.