L’affaire fait grand bruit sur le détroit du Pas-de-Calais. Le 13 avril, lors d’une réunion du conseil de surveillance de la Scop SeaFrance, Raphaël Doutrebente, directeur général adjoint et membre du directoire de la Scop SeaFrance a été révoqué. « Pour ma part, je considère comme un honneur d’avoir été révoqué par Didier Cappelle », a déclaré le directeur général adjoint au journal Le Monde qui précise que le président du conseil de surveillance fait l’objet d’une procédure pour abus de biens sociaux.
Le 10 avril, saisi par les deux membres du directoire, Jean-Michel Giguet et Raphaël Doutrebente, le tribunal de commerce de Boulogne a placé la Scop et MyFerryLink, son émanation commerciale, en sauvegarde judiciaire. L’objectif de Didier Capelle a été au début de sa démarche de se défaire des deux membres du directoire. « Ils se sont attribué des rémunérations exorbitantes et ont passé des contrats de conseil sans passer par le conseil de surveillance », a-t-il indiqué. De plus, il accuse les deux membres du directoire d’avoir « trahi » la société en négociant secrètement avec un investisseur sa reprise.
Pour le directoire, les rémunérations ne sont pas exorbitantes puisqu’elles se montent à 10 000 € par mois et que les contrats de conseil ont été passés en toute transparence avec le conseil de surveillance, assure la direction.
Le 12 avril, les commandants des trois navires, le comité opérationnel de la Scop (regroupant les principaux cadres de l’entreprise) et des officiers de la Scop ont écrit au conseil de surveillance pour leur déclarer leur opposition aux procédures engagées. « Nous, officiers et sociétaires de la Scop Seafrance, tenons à faire savoir publiquement que nous nous désolidarisons totalement du conseil de surveillance de notre société dans son intention unilatérale de révoquer tout ou partie du directoire. Le conseil de surveillance perdra toute légitimité à nos yeux s’il s’entêtait dans cette démarche que nous estimons suicidaire pour notre entreprise. »
Raphaël Doutrebente a confié à l’AFP que le directoire « est soumis en permanence depuis deux ans à du harcèlement et des insultes de la part du conseil de surveillance et de certains membres du comité d’entreprise. »