Dans son allocution lors de la soirée, Gildas Maire a adopté un ton combatif. « Il faut continuer à se battre pour un pavillon plus adapté au monde d’aujourd’hui. RIF et compétitif sont des mots qui riment. Il faudrait maintenant qu’ils s’accordent. » Et pour se battre, le président d’Armateurs de France a demandé des armes, des munitions, des ressources et du courage. « Le courage, vous l’avez. » Quant aux armes, elles ont été progressivement mises en place au cours des dernières années comme la taxe au tonnage, l’exonération partielle des charges sociales et le RIF. Des mesures qui ont permis d’améliorer les conditions du pavillon français, « mais comment peut-on travailler avec un pavillon 30 % à 40 % plus chers que les autres pavillons communautaires? »
« Avancer au plus vite »
Gildas Maire a rappelé les travaux menés par Raymond Vidil, son prédécesseur qui a continué le combat en modernisant la taxe au tonnage, en introduisant l’exonération de plusvalue lors de la vente des navires. « Un dispositif qui n’a toujours pas été notifié à Bruxelles », s’inquiète Gildas Maire. Quant à la réforme de la loi de 1992, « elle s’enlise. Il nous faut avancer au plus vite ». Autre avancée, la loi autorisant l’embarquement d’équipes de protection embarquées. Armateurs de France attend encore que les entreprises concernées soient agréées. « Que de temps perdu », s’indigne le président d’Armateurs de France.
Pour se battre, Gildas Maire demande des munitions, « ce sont les ressources financières ». Et le directeur général de Louis Dreyfus appelle à la sécurité des navires, des marins mais aussi des comptes d’exploitation. L’abandon par les banques françaises de leur portefeuille dans le maritime est devenu inquiétant. Certes, la BPI est un bon vecteur, mais là encore « nous n’avançons pas assez vite. Il nous faut relancer le mouvement avec Arnaud Leroy et Loïc Rocard ».
Gildas Maire a terminé son discours en citant l’appel du 18juin 1940 du Général de Gaulle: « Rien n’est perdu, parce que ce combat est une guerre mondiale, dans l’univers libre, des forces immenses n’ont pas encore tout donné. » Et il a conclu en lançant ce mot d’ordre: « Branle-bas de combat. »