Il s’agit d’une section particulièrement difficile parsemée de masses divagantes. Est désormais en application une Congo River Dredging Charge de 2,47 € par tonne brute pour tous les navires desservant les ports de Boma et Matadi. Cette redevance est à charge des lignes maritimes, qui évidemment la répercutent aux chargeurs/réceptionnaires sous forme de Congo River Dredging Surcharge, tant pour le conventionnel que les conteneurs. L’actuel tirant d’eau admis sur cette partie du fleuve que les navires doivent emprunter pour gagner Matadi est tombé à 19/20’, c’est-à-dire que l’on a renoué avec la situation qui prévalait en avril 2001, alors que jadis la norme était de 26’. Au début de 2012, le groupe A.P. Møller-Mærsk avait déboursé 4,8 M$ pour corriger cette situation. Cette action avait été complétée par une intervention du port d’Anvers de 2,5 M€ destinée à réparer des équipements de dragage qu’exploite la Compagnie des voies maritimes. Si les 26’ n’ont pu être atteints, par contre, l’amélioration s’est située au niveau de 24’.
Cela n’a pas duré longtemps. À titre d’exemple, un navire de 18 000 tpl peut gagner Matadi avec une cargaison de 10 000 t et un tirant d’eau de 26’. Avec 19/20’, cette cargaison est ramenée à 6 000 t. Le préjudice pour l’économie de la RDC est donc important.
Il semble cette fois que l’opération sera menée d’une manière différente, en ce sens qu’il est vraisemblable que les moyens financiers ainsi perçus seront effectivement consacrés à l’objectif poursuivi, soit un retour aux 26’. À cette fin a été signé un contrat de partenariat avec la firme Dredging International, qui assurera les activités de dragage. Outre ces travaux, un autre objectif consiste à acquérir des équipements et engins de dragage. Un comité de suivi est institué, composé de représentants de divers ministères, qui comptera également deux représentants de Dredging International et un du port d’Anvers. Le suivi fera l’objet de rapports trimestriels. S’ajoute l’intervention pour contrôle d’un compte spécial du partenariat et d’un comité de gérance chargé de faire procéder à des audits. Tant Dredging International que le port d’Anvers auront donc un droit de regard. Signalons encore que les activités des partenaires et des sous-traitants en rapport avec les travaux, ainsi que la redevance de navigation, sont exonérés de tous droits, taxes et impôts directs et indirects et autres redevances fiscales.
L’impact pour les réceptionnaires congolais
Les armements desservant les ports de la RDC ne peuvent faire autrement que de reporter cette surcharge sur la marchandise. Car la facture est importante. Pour un navire de 18 000 tpl (15 000 tjb), ladite charge représente 37 500 €. Pour un navire de 9 000 tjb, il s’agit de 22 230 € et pour une unité de 7 500 tjb, 18 525 €. Quand on sait que les taux moyens pratiqués entre l’Europe du Nord (Anvers/ Rotterdam) et Matadi sont de l’ordre de 110 € la tonne pour du conventionnel, 2 500 € pour un EVP et de 1 000 € la tonne pour les colis lourds, on réalise que les réceptionnaires congolais sont mis à contribution.
L’armement belge Safmarine MPV vient d’annoncer à sa clientèle de chargeurs l’application d’une surcharge de 10 € par unités payantes pour le conventionnel et de 200 € par EVP.