Le trafic global a enregistré une légère baisse de 0,7 % à 42,55 Mt, alors qu’une progression de 0,3 % était attendue. Par secteur de trafic, les résultats définitifs sont les suivants: conteneurs 20,51 Mt soit 2,05 MEVP, ro-ro 13,04 Mt (+ 4 %), shortsea 14,49 Mt (+ 3 %), secteur qui a généré 1,4 MEVP, deepsea 6,02 Mt (− 4,5 %), diverses 1,19 Mt (− 28 %) vracs liquides 6,56 Mt (− 5 %) et vracs secs 1,24 Mt (− 3 %). Dans le domaine du conventionnel, les perspectives sont bonnes. La BNFW, qui a traité 150 000 t de fruits (kiwis et letchis) et 280 000 t de jus de fruits, attend une progression de trafic. D’autre part, le nouveau terminal du Néerlandais Verbrugge venu de Terneuzen/Flessingue, situé au fond de la darse Albert II dans l’avant-port, qui jouxte le grand terminal à conteneurs d’APMT, est opérationnel depuis plusieurs mois et traite déjà un trafic d’exportation de fers et aciers. D’autres trafics sont attendus, portant notamment sur du fret en conteneurs ou à conteneuriser. D’où l’importance d’une implantation à côté d’un terminal spécialisé. Quant aux trafics des voitures (2,2 millions d’unités en 2014), il est à la hausse.
Déconvenues
Comme c’est généralement le cas pour bien des ports, Zeebrugge doit faire face à des situations indépendantes de la volonté et de la qualité des services de ses animateurs, qui se traduisent par des arrêts de services, des départs d’armements que doivent compenser de nouveaux services, de nouvelles activités. L’année 2015 connaît un démarrage difficile. L’alliance 2M (Mærsk Line/MSC) ne dirige pas de services Asie-Europe vers le port côtier, ce qui implique la disparition de ces deux armements de ses quais. Autre déconvenue, les services feeder de CMA CGM n’y font plus escale. Ceci étant, l’armement français, qui est le principal client, y maintient son ancrage qu’il va d’ailleurs renforcer dans le cadre de cette nouvelle alliance Ocean Three, ses partenaires étant CSCL et UASC. Zeebrugge réceptionne ainsi trois services Asie-Europe du Nord, à savoir FAL1/AEX3/AEC2 pour lequel sont alignées des unités de 13 000 EVP à 16 000 EVP de CMA CGM, FAL3/AEX4/ AEC7 (11 porte-conteneurs de 13 000 EVP à 18 000 EVP) et FAL8/ AEX1/AEC1, qui aligne des ULCS de 13 000 EVP à 19 200 EVP. Zeebrugge réceptionne maintenant régulièrement les ULCS géants, type CSCL-Globe de 19 200 EVP et de UASC (18 800 EVP). De par ses facilités d’accès et ses profondeurs d’eau, compte tenu d’une fenêtre de navigation, ce port garde toute son utilité pour la desserte de très grands ULCS. D’autre part, CMA CGM y est encore actif avec son service Femex, dont il a fait sa première escale en Europe du Nord. Néanmoins, d’autres armements impliqués dans d’autres alliances sont toujours présents, en tant que co-chargeurs, comme c’est par exemple le cas pour Evergreen via un service de CSCL/UASC et via le FAL 3.
À la mi-mars, les négociations entre les exploitants des trois terminaux à conteneurs situés dans l’avant-port étaient toujours en cours. L’objectif est de réduire une surcapacité excessive en rationalisant, de sorte que le trafic serait concentré sur un seul grand terminal. Cela ira de pair avec des mutations au niveau des actionnariats, certains comme APMT et Shanghai Port pouvaient se retirer. Théoriquement resterait actif le grand terminal impliquant APMT, Shanghai Port et China Shipping (1 300 m de quai, profondeur d’eau 18 m, sept portiques et 23 EVP en largeur de pontée) qu’animerait PSA avec comme partenaire China Shipping et Terminal Link (CMA CGM). Zeebrugge disposerait ainsi d’un outil des plus performants, disposant de plus d’espaces pour la logistique sur site, notamment bien équipé pour les conteneurs reefers. Les portiques des deux autres terminaux seront placés ailleurs, notamment sur des terminaux anversois. Si ces négociations aboutissent et que ce projet se concrétise, le port gardera probablement les sites désertés en réserve, car il s’agit de quais aptes à réceptionner des ULCS jusqu’à 19 000 EVP. Le port côtier restera à même de saisir de nouvelles opportunités dans le domaine de la grande conteneurisation, d’autant plus qu’il s’est assuré d’une bonne desserte ferroviaire pouvant desservir l’hinterland européen.