« Le conteneur, c’est de l’activité mais aussi des emplois. Mille conteneurs en plus, c’est un emploi supplémentaire sur le port mais ce sont aussi de trois à quatre emplois indirects nouveaux dans le secteur de la logistique. L’idée du plan est de se tenir prêt pour la croissance. Il faut une approche pragmatique. Nous avons retenu plusieurs axes de travail, la qualité d’accueil des armements, la logistique, la multimodalité et le passage de la marchandise », explique Hervé Martel, président du directoire du GPMH. Avec son plan stratégique, le GPMH annonce la couleur en se fixant comme objectif de doubler son trafic conteneur pour atteindre un volume de 4,8 MEVP à l’horizon 2020. L’établissement portuaire souhaite que le conteneur puisse représenter en tonnage la moitié du trafic de marchandises. Autre ambition, que cette activité atteigne 25 % de part modale massifiée (fer et fleuve) contre 15 % ces dernières années. Pour ce faire, Hervé Martel attend beaucoup de la mise en exploitation du nouveau terminal multimodal qui devrait fluidifier les trafics, un investissement de 130 M€.
L’autre priorité qui ressort de ce plan, c’est l’important volet consacré aux activités logistiques. « Le foncier disponible est un sujet stratégique. Il faut être capable de répondre aux attentes des clients. S’il n’y pas de croissance, il n’y aura pas d’extension », rappelle Hervé Martel. Les récentes implantations (notamment Panalpina qui a préféré Le Havre à Anvers) confortent la position du GPMH dans ce sens. Un nouveau parc logistique, le second (PLPN 2), va voir le jour au pied du Pont de Normandie cette année. Un logisticien dont le nom n’a pas encore été dévoilé, déjà présent sur l’axe Seine, devrait y construire un entrepôt de 30 000 m2 environ sur une parcelle de 13 ha. Un troisième parc logistique est également à l’étude représentant un potentiel constructible de 300 000 m2 d’entrepôts environ.
Éviter d’urbaniser à tout prix
Des appels à projet ont d’ores et déjà été lancés par le GPMH concernant les postes à quai 11 et 12 de Port 2000, pour les terminaux d’Asie-Osaka mais aussi pour un espace dédié au stockage de produits chimiques sur la zone industrielle. D’une manière plus générale, le plan veut conforter et développer l’activité industrielle mais aussi poursuivre les actions autour de la préservation de l’environnement et du patrimoine. En mars 2014, le conseil scientifique de l’estuaire de la Seine a rendu un avis sur le plan suivi en octobre d’une validation de l’autorité environnementale. « Le schéma directeur port et nature alimente un volet important de notre stratégie domaniale. Nous avons fait un gros travail sur les enjeux environnementaux. Le principe est d’éviter d’urbaniser à tout prix. Lorsqu’on peut économiser un espace naturel, nous le faisons. Plus que par le passé, nous souhaitons réutiliser des espaces déjà existants », indique le président du directoire. Le plan stratégique prévoit ainsi de reconvertir 183 ha contre 37 ha dans le précédent plan et d’urbaniser 350 ha (contre 150 ha précédemment).