Tous les courants de trafic se portent bien. Les vracs liquides ont gagné 29,4 % à 1,57 Mt. Le pétrole brut et les produits pétroliers ont bénéficié de la consommation locale, notamment pour la centrale de Bellefontaine et en sortie de la raffinerie de la Sara. Les vracs secs ont pour leur part augmenté de 9,9 % à 239 370 t. Les engrais et le clinker ont porté ce résultat quand les céréales ont légèrement limité la croissance. En effet, elles ont perdu 3,6 % à 51 687 t. Une diminution qui intervient après dix ans de haus se continue sur l’île des Caraïbes.
Enfin, sur les diverses, le trafic est en hausse de 19,9 % à 1,75 Mt. Ce sont les trafics conteneurisés qui ont dopé cette catégorie de trafic. Ils ont augmenté de 22,6 % en tonnage à 1,6 Mt. En nombre, ils progressent de 16,1 % à 171 889 EVP. Les conteneurs pleins représentent 71 % de ce volume. Ils sont en progression puisqu’un an plus tôt, les pleins n’ont représenté que 69 %. La hausse de 19,9 % des conteneurs pleins, à 122 433 EVP, est en partie expliquée par la bonne récolte de bananes sur l’île. Les boîtes de bananes destinées à l’Europe ont enregistré une croissance de 3 500 EVP en 2014.
Autre élément important dans la vie du port de la Martinique, la croissance soutenue depuis une petite décennie de la part du transbordement de conteneurs. En 2006, les conteneurs transbordés à Fort de France ont atteint 8 275 EVP. En 2014, ce trafic de transbordement entre pour 36 129 EVP, soit une progression de plus de 330 %. En neuf ans, la part du transbordement est passée de 5 % à 21 %.
Enfin, pour compléter ce tour du port de la Martinique, le trafic roulier a terminé l’année sur un bilan mitigé. Le trafic import de véhicules a progressé de 4 % mais les échanges de marchandises par le ferry Marin entre la Guadeloupe et la Martinique a perdu 6 %. Au final, le roulier affiche une baisse globale de 4,6 %.
Envisager l’agrandissement du port
La croissance du trafic de transbordement du Grand port maritime de la Martinique intervient à quelques mois de l’ouverture de l’élargissement du canal de Panama. L’arrivée de navires de plus grande taille et notamment pour les porte-conteneurs incite le port martiniquais à se placer com me un centre de transbordement à la sortie du canal. « Pour faire face à la taille des navires qui relieront demain l’océan Pacifique et l’océan Atlantique, nous devons envisager l’agrandissement du port », explique Jean-Rémy Villageois, le président du directoire du Grand port maritime. Ces travaux concernent, à l’Est, l’extension des terre-pleins permettant l’augmentation de la capacité des conteneurs. Au Nord, l’extension de la baie de Dillon avec l’allongement sur 460 m du quai principal. Des travaux qui devraient s’achever, dans leurs premières phases, dès cette année. En outre, il est prévu d’acquérir des portiques et une grue mobile pour accélérer la manutention. À Fort de France, le président du directoire du Grand port maritime reste confiant et serein. Les coûts pratiqués à la Martinique sont comparables à ceux des autres îles « et ce grâce à la mise en place de tarifs incitatifs », souligne Jean-Rémy Villageois. À terme, le trafic conteneur martiniquais pourrait passer à 500 000 EVP. Outre la conteneurisation, le port mise aussi sur les trafics passagers. L’agrandissement du terminal de la Pointe Simon offre une meilleure capacité de réception des navires de croisières de dernière génération. Enfin, sur le trafic inter-îles, la nouvelle gare maritime permet de recevoir deux navires simultanément.