Le trafic global anversois a atteint 199,01 Mt, en hausse de 4,3 %. Correction également pour les conteneurs: 8,97 MEVP (+ 4,7 % au lieu de + 4,5 %), soit 108,31 Mt (+ 5,9 % au lieu de + 5,6 %). Le trafic ro-ro est en recul de 2 % à 4,47 Mt, celui des voitures a baissé de 8,1 % à 1 195 161 unités. Le conventionnel, avec 9,88 Mt, affiche un recul de 2 %. La croissance du trafic global a été soutenue par les conteneurs et par les vracs liquides 62,88 Mt (+ 5,6 %). Le recul continu des vracs secs (− 6,1 %) à 13,50 Mt et du conventionnel (− 2 % à 9,88 Mt) incite la direction du port à reconsidérer certains aspects inhérents à l’évolution de l’outil portuaire.
Le port scaldien est en pleine mutation. La zone de la rive droite est progressivement dominée par les activités industrielles, allant de pair avec des trafics de vracs liquides de plus en plus importants. Certes, les trafics en conventionnel (comme fers, aciers et fruits) et projets y auront toujours leur place, mais il est difficile de prédire quelle sera l’évolution de ce secteur au cours des prochaines années. En plus de l’impact grandissant du conteneur sur le conventionnel, il est peu probable qu’une refonte totale des conditions du travail portuaire, pour autant que possible, permette de corriger la tendance. Par contre projets, colis lourds et volumineux se développeront.
La conteneurisation sera encore présente sur la rive droite, mais se manifestera essentiellement via deux grands terminaux à marée, dont l’un, le Noordzeeterminal, est adapté à la desserte des très grands ULCS. Ce trafic se manifestera à raison de 75 % sur la rive gauche, ce qui ira de pair avec des transferts d’activités logistiques de la rive droite. L’attention de l’autorité portuaire est pour l’instant surtout axée sur les développements dans le secteur des vracs liquides inhérents aux activités de la chimie/pétrochimie. C’est dans cette optique que des investissements seront consacrés à l’adaptation de la partie centrale du port, ce qui implique l’approfondissement de bassins à 15,5 m, car les navires deviennent de plus en plus grands.
L’année dernière, plus de 2,5 Md$ d’investissements ont été annoncés pour ce secteur de la chimie/pétrochimie, dont les plus importants ont pour auteurs Exxon Mobil et Total, soit 1 Md$ chacun. Une dizaine d’entreprises, dont BASF, Air Liquide, Noord Natie Terminal ou Odfjel vont réaliser soit de nouvelles unités de production, soit des augmentations de capacités de stockage.
Demandes d’implantation
En ce qui concerne la grande darse Delwaide que l’armement MSC aura quittée en 2016, les demandes d’implantations parvenues sur le bureau de la direction du port laissent supposer que l’on assistera à une reconversion quasi totale de cette infrastructure pour des activités industrielles et des trafics de vracs. La mutation qui se manifeste consiste en une modification progressive et profonde de la vocation de la zone portuaire de la rive droite, qui deviendra essentiellement industrielle, tandis que la zone portuaire de la rive gauche deviendra le bastion de la grande conteneurisation, complété d’autres types de trafics, notamment des voitures, conventionnel (produits forestiers) et petits vracs.
La politique d’investissement de l’autorité portuaire, qui doit tenir compte de travaux en cours – comme sa participation financière dans la réalisation de la grande écluse de la rive gauche, de travaux d’entretien d’infrastructures et d’équipements –, va également impliquer la constitution d’une réserve importante en vue de la réalisation de la seconde grande darse à marée Saeftinghedok sur la rive gauche. C’est ce qui explique en partie le doublement des moyens financiers qui seront consacrés aux investissements cette année, soit 134,8 M€, contre 62,9 M€ en 2014.