Allô Bruxelles? le service de financement des ports?

Le financement des infrastructures est devenu le nouveau cheval de bataille de la Commission européenne. Depuis le mois de février, elle annonce régulièrement une participation financière dans un projet portuaire. Une mallette de 3,1 M€ pour Livourne et Valence, une autre de 2,4 M€ pour Gênes, ou encore Bordeaux et Dunkerque qui recevront des enveloppes de respectivement 40 000 € et 550 000 €. De là à penser que le volume de trafic conditionne le montant du financement européen et nous serions accusés de sarcasmes. Prenons deux exemples, celui de Gênes et de Dunkerque. Dans le port ligurien, les 2,4 M€ sont destinés à financer l’étude d’une digue pour recevoir des ULCS. À Dunkerque, l’enveloppe – quatre fois moins épaisse – financera l’étude pour… la même chose. Et cette différence se re trou ve entre les ports de Valen ce et Livourne face à Bordeaux. L’enveloppe de 3,1 M€ pour les ports espagnol et italien d’une part, et celle du port girondin avec 400 000 € d’autre part doivent financer la mise en place de l’utilisation de carburant écologique. Pour éviter de monter les ports européens entre eux, disons que la grosseur de l’enveloppe doit dépendre de l’avancée des réflexions menées par le port. Au final, si le port veut être inscrit dans les financements européens, il lui suffit d’attendre que l’Europe intervienne, et au final c’est le budget national qui sera allégé. Cela fait des années que les gouvernements français zappent les ports. Mesdames et messieurs les directeurs de port, oubliez Bercy et courrez à Bruxelles.