Il y a une quinzaine d’années, les chargeurs directs s’insurgeaient facilement contre les surcharges que les armateurs s’ingéniaient à inventer au fil du vent et des marées. Le 17 mars, ce sont les commissionnaires de transport, membres de TLF Overseas, qui publient un long communiqué sur ce dossier éternel, « se faisant porte-parole de leurs clients qui les interpellent au quotidien sur le sujet ». « (…) RRS, GRI, SEAL, LSF, Cleaning, BUC, BAF, CAF: depuis de nombreuses années, les compagnies maritimes ont développé un mille-feuille de surcharges qui ne facilite pas, loin s’en faut, la clarté et la compréhension sur le prix payé », constate TLF. Le syndicat patronal s’attarde sur la Bunker Ajustement Factor, « survivance d’une autre époque, celle du baril fort, qui n’a plus ni fondement, ni légitimité » quand le baril de pétrole a perdu 50 % de sa valeur en cinq mois. « Mais force est de constater que les compagnies maritimes, en maintenant ce type de surcharge, ne font pas bénéficier leurs clients des économies réalisées. »
Appel au dialogue
Si TLF Overseas ne conteste pas la nécessité pour les transporteurs maritimes d’être rentables, elle rappelle que cela devrait être le résultat de la politique tarifaire de chaque acteur opérant sur le marché, et « non la conséquence d’un empilement continuel de surcharges et de frais annexes ». Aussi TLF Overseas appelle au niveau « national et international à l’ouverture, au plus tôt, d’un dialogue » avec les représentants des compagnies maritimes. Le Clecat (Comité de liaison européen des commissionnaires et auxiliaires de transport) et la Fiata devraient être saisis du dossier. Cela tombe bien, la secrétaire générale du Clecat, Nicolette Van der Jagt, connaît ce dossier de longue date. Du temps où elle était la déléguée générale de l’European Shippers Council.
Kühne et Nagel a chargé en 2014 plus de 3,8 MEVP, en hausse de 7 %. Que pense ce commissionnaire suisse des surcharges?