Dans le plus grand port à conteneurs d’Amérique du Sud, les hauteurs d’eau sont insuffisantes pour accueillir en toute sécurité des navires comme le CMA-CGM-Tigris qui mesure 300 m de long pour 48,2 m de large, estime le président de la station. Le président de Centronave, qui représente au Brésil les compagnies étrangères, a immédiatement réagi auprès de l’autorité fédérale chargée de la sécurité portuaire (Codesp) pour la mettre en garde contre cette idée. Actuellement, la limite est de 336 m selon les conditions de marée et d’utilisation du terminal.
Une diminution de la taille des navires admissibles à Santos desservirait les intérêts de la communauté portuaire, a souligné le président de Centronave, car la concurrence à laquelle se livrent les grands transporteurs fait baisser les taux de fret du fait des économies d’échelle permises par les plus grands porte-conteneurs. En outre, Santos perdrait des escales.
Le Codesp doit faire un rapport sur le thème au ministre brésilien chargé des ports qui, après avis de la Marine nationale brésilienne, décidera de suivre ou non les recommandations des pilotes de Santos.
« Représailles »
La démarche des pilotes s’apparente à des « représailles » contre les tentatives du gouvernement de « réguler » les services de pilotage et de réduire leurs coûts astronomiques, explique un consultant spécialisé dans le maritime dont l’identité n’est pas précisée par le JOC.com: « Je pense que les pilotes essaient de faire pression sur le gouvernement pour que ce dernier renonce à s’attaquer aux privilèges bien connus des pilotes. Beaucoup gagnent plus d’1 M$ par an et ne sont pas favorables à la venue de nouveaux arrivés qui feraient baisser les rémunérations. Ils savent que le nouveau secrétaire d’État chargé des ports maritimes est novice en la matière et essaient de faire pression sur lui. Si aucune solution n’est trouvée, cela sera catastrophique pour le commerce extérieur brésilien. »
Des risques accrus d’échouement
Elias Gédeon, ancien président de Centronave, aujourd’hui consultant, note que les pilotes de Santos soulignent que le dragage n’étant pas terminé, le chenal n’est pas sûr et qu’il existe donc des risques d’échouement accrus. Le Codesp est sur le point de lancer un appel à candidature pour poursuivre le dragage. Une fois cette opération terminée, l’écart entre la longueur maximale autorisée et la recommandation des pilotes devrait se réduire, conclut le JOC.com.
Encore faudra-t-il également considérer la vitesse et la direction du vent pour la mise en quai. En janvier 2013, lors de l’escale inaugurale du CMA-CGM-Marco-Polo au Havre, le représentant de l’armateur avait expliqué qu’à Southampton, au-delà de 25 nœuds de vent, les pilotes refusaient de le mettre à quai.