La Chine libère la circulation des Valemax

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Le bras de fer engagé entre la Chine et le groupe minier brésilien Vale se termine enfin. Après plusieurs années d’interdiction d’accoster dans les ports chinois, les navires de type Valemax (400 000 tpl) sont autorisés à y entrer. L’épilogue de ce feuilleton a eu lieu en février quand le ministère des Transports chinois a annoncé que le gabarit autorisé dans les ports chinois était relevé de 300 000 t à 400 000 t. Cette décision annonce le grand retour des Valemax et la relance des chantiers de construction de quais adaptés, suspendus depuis de longs mois.

Deux ans et demi de guerre froide

Tout a commencé lorsque le géant Vale décide d’acquérir les plus grands navires vraquiers jamais construits, en 2008. Longs de 360 m et d’une capacité de 400 000 t, les Valemax visent à rendre plus compétitifs Vale et son offre de minerai de fer sur le marché chinois. Cette stratégie entend en effet contrer la concurrence de BHP Billiton et Rio Tinto, dont l’essentiel des cargaisons de minerai vient d’Australie.

Mais dès janvier 2012, soit quelques mois après leur mise en opération, les Valemax se voient refuser l’accès aux ports chinois (à de rares exceptions près). Le ministère du Commerce chinois interdit alors les navires de plus de 300 000 t de port en lourd de capacité. La version officielle met en avant la méfiance vis-à-vis de ces navires qui ont subi plusieurs incidents dès leurs premières escales. Officieusement, cette décision serait plutôt le fruit du lobbying des armateurs chinois.

Vale doit donc trouver une solution de remplacement: dès lors, le groupe procède au transbordement de ses cargaisons à destination de la Chine dans des navires plus petits, perdant le bénéfice de coût qui aurait dû être associé à son investissement massif.

Après plus de deux ans et demi de guerre froide, la signature d’un accord avec Cosco (China Ocean Shipping Corp.), en septembre, marque l’ébauche d’une solution. Le premier armateur chinois se porte ainsi acquéreur de quatre Valemax, assortis d’un contrat d’affrètement de vingt-cinq ans par Vale. En outre, Cosco s’engage à construire dix navires de type Valemax dans des chantiers chinois.

À la recherche d’une solution pour l’obligation de pavillon étendue aux produits raffinés

La réforme de la loi du 31 décembre 1992 a été votée par l’Assemblée nationale le 10 octobre 2014, dans le cadre du projet de loi sur la transition énergétique. Elle consiste principalement en une extension de l’obligation de pavillon français aux produits raffinés, alors qu’auparavant seul le transport de pétrole brut était concerné. L’application concrète de la réforme de cette loi passe par un décret. Sur ce sujet, le 10 mars, Francis Duseux, président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip), a déclaré que « l’obligation de pavillon constitue une caractéristique française et une pénalité supplémentaire pour les industriels ». Il a indiqué que ceux-ci sauront s’adapter à l’évolution de l’obligation car ils acceptent la volonté du gouvernement même si « les marins français sont trop chers ». Isabelle Muller, déléguée générale de l’Ufip, a rappelé que l’obligation de pavillon a été mise en place pour assurer la sécurité de l’approvisionnement de la France. Elle a souligné qu’aucune réquisition de navire n’avait jamais été appliquée par aucun gouvernement français. Comme l’Ufip entend se conformer à la nouvelle obligation portant sur les produits raffinés, les discussions sont en cours entre les parties prenantes sur les solutions à mettre en œuvre pour y parvenir. « La difficulté porte actuellement sur la nécessité d’assurer la sécurité d’approvisionnement et, dans le même temps, de prendre en compte la volonté du gouvernement de soutenir la marine française. Le gouvernement cherche une solution à cette adéquation qui ne peut avoir de solution que dans un cadre strict », a conclu Isabelle Muller.

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