La situation humanitaire se dégrade en Méditerranée. Dans une conférence du 4 mars, l’International Chamber of Shipping a rappelé que des navires marchands ont recueilli 40 000 personnes en 2014, selon les chiffres du Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies. Et pour Peter Hinchliffe, secrétaire général de l’ICS, la situation pourrait se dégrader en 2015. Des milliers de personnes se retrouvent sur des navires achetés par des « trafiquants humains » pour expédier en Europe des personnes d’Afrique ou du Moyen-Orient fuyant les conflits locaux. Il ne faut plus compter sur les marins au commerce pour devenir la force de secours humanitaire de ces personnes. Les marins au commerce ont un rôle technique pour acheminer un navire d’un port à un autre, pas pour devenir des humanitaires. Avec la fin des fonds, l’opération Mare Nostrum, destinée à recueillir les migrants, s’achève pour devenir une force de sécurité des frontières. Dans ces différents conflits d’Afrique, l’Europe a largement participé, voire a déstabilisé des gouvernements pour livrer le pays à des seigneurs de la guerre. Comme lors du phénomène de piraterie en Somalie, il est devenu urgent de prendre la mesure de ce qui doit être fait à terre pour résoudre cet afflux de personnes en mer dans des conditions dangereuses. Les gouvernements abusent de la solidarité entre les gens de mer sachant qu’un marin n’abandonnera jamais un autre marin. Si les entreprises privées doivent gérer le régalien, à quoi sert le gouvernement?
Édito
Marin et humanitarisme
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