Fidèle à une tradition maintenant bien établie, Brittany Ferries ne présentera officiellement le bilan de l’exercice écoulé qu’au cours de son assemblée générale annuelle qui ne se tiendra qu’au début du mois de mars. La compagnie de transports maritimes de Roscoff se trouve pour l’heure confrontée, à l’instar de ses homologues, à des problèmes d’adaptation afin de se conformer aux nouvelles exigences de l’annexe vi de la convention Marpol. Celle-ci prévoit en effet que la teneur en soufre des combustibles maritimes dans les zones Seca (Sulphur Emission Controled Area), autrement dit les zones de contrôle des émissions de soufre, doit être ramenée à 0,1 % au 1er janvier 2015. Ces zones Seca comprenant la Manche, Brittany Ferries a voulu anticiper sur la mise en œuvre de cette législation en envisageant la construction du Pegasis, utilisant du gaz naturel liquéfié. Un projet auquel elle a malheureusement renoncé pour diverses raisons, une annonce faite au mois d’octobre et qui a causé une vive déception du côté des chantiers STX de Saint-Nazaire.
Équipements progressifs
Depuis début janvier le Normandie, qui opère sur Caen Ouistreham/Portsmouth, a été équipé de scrubbers, système de filtrage des fumées qui permet de respecter les normes d’émissions de soufre tout en utilisant du fuel résiduel. Un équipement dont est doté le Cap-Finistère et qui sera ensuite mis en place, début mars, sur le Barfleur qui durant cet arrêt technique sera remplacé partiellement par le Normandie-Express. À partir du mois d’octobre suivront le Mont-Saint-Michel, le Pont-Aven et l’Armorique, la fin de ces travaux étant prévus pour le mois de mars 2016.
Un investissement lourd – de l’ordre de 90 M€ – pour l’armement roscovite, ainsi que l’explique Christophe Mathieu, directeur du pôle stratégie et commercial de Brittany Ferries. Pour l’instant et dans un contexte de soutes moins chères, « le différentiel entre le prix du fuel lourd et celui du gazole utilisé est très important, de l’ordre de 70 %, et rien ne dit que les cours ne repartiront pas à la hausse », souligne Christophe Mathieu.
Le nouveau ferry affrété par la compagnie bretonne, le Baie-de-Seine, ex-Sirena-Seaways, qui entrera en service au mois de mai à partir du Havre, sera lui aussi équipé de scrubbers, portant à sept le nombre de ses navires désormais conformes pour 2016.