Avec un taux de croissance de 8 % en 2014, la crise de 2007 est bel et bien effacée et jamais le marché transmanche n’a atteint un niveau aussi élevé. Dans ce contexte, le groupe Eurotunnel profite mécaniquement de la croissance économique britannique. L’activité navettes camions a enregistré une progression de son chiffre d’affaires de 6 % en 2014 à 526,7 M€. Le chiffre d’affaires consolidé du groupe pour l’année 2014 s’élève à 1,2 md€, soit une croissance de 7 %. Dans un contexte de forte concurrence, le groupe présidé par Jacques Gounon maintient toutefois ses positions historiques avec une part de marché de 37,8 % sur 2014.
Pour les clients, la rénovation des installations terminales et les modernisations réalisées telles que le passage de la 3 G à la 4 G dans le domaine de la téléphonie mobile font de la liaison fixe sous la Manche un atout de connectivité. Fait marquant, Europorte, la filiale française de fret d’Eurotunnel, enregistre de son côté une hausse de son chiffre d’affaires (8 %) du fait de la signature de nouveaux contrats et du renouvellement de contrats existants. L’opérateur de fret ferroviaire a notamment su accompagner les modifications des feuilles de route de ses clients céréaliers exposés à une moisson plus difficile, ce qui s’est traduit par de nouveaux plans de transport. La rotation entre Dourges (près de Lille) et Barking (Londres), effectuée à raison de cinq trains par semaine, est d’ailleurs une nouvelle preuve de la compétitivité du fret ferroviaire transmanche face à la concurrence maritime et routière. L’activité navettes camions peut-elle profiter de l’effet Marpol sur les ferries? Tout laisse penser que la surtaxe liée à l’usage de carburant désulfuré semble être neutralisée, à court terme, par la baisse des prix du pétrole. Pour combien de temps?