Le secteur espagnol de la manutention est de nouveau en ébullition. Contraint par le Tribunal de Luxembourg de modifier son modèle portuaire, Puertos del Estado a présenté, le 23 février, une proposition de réforme à la Commission de l’UE. Celle-ci a donné son feu vert à un texte qui prévoit la suppression des Sagep, ces sociétés de gestion de main-d’œuvre dont les opérateurs de la manutention sont obligés d’être actionnaires et auprès desquelles ils doivent recourir pour leurs besoins en main-d’œuvre. C’est ce dispositif qui avait motivé la décision du tribunal en date du 11 décembre.
Processus de négociation
Selon les informations publiées dans la presse spécialisée espagnole, les contrats de travail des salariés de la manutention, dépendant actuellement des Sagep, seraient supprimés progressivement. Leur sort reste cependant imprécis. Ils seraient employés soit en régime de CDI par les opérateurs des terminaux qui bénéficieraient d’aides pour stimuler l’embauche, soit par une nouvelle structure – les centres portuaires d’emploi (CPE) qui fonctionneraient sous le régime des sociétés de travail temporaire –, soit même par des sociétés de travail temporaire.
Le gouvernement espagnol a engagé un processus de négociation avec les partenaires sociaux. La ministre de l’Équipement, Ana Pastor, a prévu de recevoir le 26 février Coordinadora, le syndicat majoritaire de la manutention, puis Anesco, l’association patronale du secteur. Si la marge de manœuvre des autorités espagnoles est très étroite, l’Espagne étant contrainte de se conformer à la norme européenne, les parties en présence sont conscientes qu’un conflit social pourrait porter un grave préjudice au système portuaire espagnol.