La part de l’exceptionnel est importante. En effet, la cession de la majorité du capital de la distribution alimentaire a dégagé une plus-value de 2,8 Md$; 600 M$ sont également venus de diverses cessions mineures. Par contre, la division production de pétrole a dû faire face à une moins-value nette de cession de 3 Md$. Poursuivant son mouvement de concentration sur quelques secteurs d’activité, le groupe a annoncé la cession de 20,5 % du capital de la Dansk Bank à ses actionnaires, dont A.P. Møller Holding, totalement contrôlé par A.P. Møller Mærsk Foundation. La banque restera dans la famille mais à un niveau supérieur.
Le chiffre d’affaires d’A.P. Møller Mærsk A/S est resté quasi stable à 47,57 Md$. La mode de l’Ebitda ayant changé, A.P. Møller Mærsk A/S ne jure plus que par le résultat sous-jacent
Conteneurs: Mærsk continue à dominer
Concernant le transport conteneurisé, Mærsk Line continue à dominer le marché et a dégagé un résultat net, supérieur aux prévisions, de 2,34 Md$ contre 1,51 Md$ en 2013. Cela est dû à deux facteurs, explique A.P. Møller Mærsk A/S: un volume chargé plus important que prévu et un coût unitaire plus faible obtenu grâce à une optimisation de l’exploitation et à une baisse du prix des combustibles. Atteignant 2,2 Md$, le résultat net sous-jacent est donc plus élevé. Il était de 1,5 Md$ en 2013. Le retour sur investissement est passé de 7,4 % à 11,6 %.
La présentation des comptes 2014 contient une synthèse des cinq dernières années. Ainsi entre 2010 et 2014, le volume transporté est passé de 7,28 MEQP à 9,44 MEQP. Et le taux de fret moyen par 40’ de 3 064 $ à 2 630 $, alors que le coût de production au 40’ (y compris les revenus tirés des VSA) a baissé de 2 898 $ à 2 584 $. Le prix de la tonne de combustible est parti de 458 $ en 2010 pour atteindre 661 $ en 2012 et revenir à 562 $ en 2014. La capacité de transport statique est passée de 2,17 MEVP à 2,95 MEVP grâce à la mise en service de onze Triple-E. Cinq autres doivent arriver durant le 1er semestre 2015.
Mærsk précise que pour minimiser les conséquences de la faiblesse et de la volatilité des taux de fret, elle mène une gestion dynamique de sa capacité de transport en mettant des navires à la chaîne, recourant au slow steaming et annulant des départs. Le groupe précise qu’une cyberattaque « majeure » aurait de très graves conséquences pour son exploitation. Il est très attentif à cette menace.
*Le groupe définit le résultat sous-jacent comme étant le résultat généré par des activités récurrentes, diminué des effets résultant de cessions et des dépréciations d’actifs.
Mærsk annule neuf départs d’Asie
Le 17 février, Mærsk Line a fait savoir qu’entre la semaine 8 (celle du 16 février) et la semaine 15 (celle du 6 avril), elle annulait neuf départs en sortie d’Extrême-Orient vers le Nord-Europe. Les rotations de trois autres départs devaient être amputées de certaines escales dont Rotterdam. Mærsk justifie sa décision par le manque de cargaison résultant des vacances du Nouvel an chinois (19 février). Cela ne l’empêche pas d’annoncer dans le même communiqué des augmentations tarifaires à partir du 1er mars, entre notamment le Nord-Europe et l’Extrême-Orient: 200 $/20’ et 300 $/40’, 45’, dry, HC ou reefer dans le sens Eastbound; 300 $/20’ et 600 $ 40’, 45’, dry, HC ou reefer, dans l’autre sens.
Les autres consortias annulent également leurs services. Les rades de Hong Kong ou de Singapour doivent être couvertes de porte-conteneurs qui attendent le réveil de la Chine.