Sur 5 200 m de quai seront répartis 51 portiques, dont certains adaptés et conçus pour la desserte d’ULCS allant jusqu’à 19 000 EVP voire 20 000 EVP. Sur la base des trafics maritimes traités l’année dernière par les deux manutentionnaires qui animent ladite darse, à savoir PSA et MSC-Home Terminal, devenu MPET, et Antwerp Gateway, et compte tenu d’une progression annuelle de trafic de l’ordre de 3 %, le score devrait se situer fin 2016 au niveau de 7,5 MEVP. Quant à la capacité ultime du Deurganckdok, elle pourrait se situer à 12 MEVP ou 13 MEVP, peut-être plus selon les technologies qui seront utilisées sur le plan de la manutention et de la logistique sur les sites.
Cette évolution s’explique en premier lieu par le déménagement de l’armement MSC, de son MSC Home Termi nal qui a atteint ses limites, à la darse Delwaide, derrière les écluses rive droite, vers le Deurganckdok. Ensuite, il devenait crucial pour Anvers de s’adapter à une croissance des trafics caractérisée par l’intervention d’ULCS de plus en plus grands. À l’opposé de ce qui se passe à Rotterdam où la réalisation des terminaux de la seconde Maasvlakte se traduit par une capacité supplémentaire initiale de 5 MEVP, à Anvers, il est procédé à un transfert de capacité, celle de la darse Delwaide disparaissant avec le départ des trafics de MSC. La croissance de la capacité se manifestera progressivement, dans la foulée de la montée des volumes de trafic.
Sérieuse mutation
Il est évident que dans le cas du port d’Anvers, exception faite pour des trafics de niche ou spécifiques, la grande conteneurisation assurée à l’échelle d’ULCS ne peut plus être tributaire d’écluses, alors qu’elle exige des superficies de terminaux plus grandes, ce qui n’est plus possible rive droite.
Il s’agit pour le port scaldien d’une sérieuse mutation, en ce sens que 90 % des trafics conteneurisés évolueront désormais dans la partie extrême nord du port et que 78 % du trafic global transitera par le Deurganckdok. Anvers compte encore pour l’instant sept terminaux spécialisés, à savoir MPET qui englobe momentanément deux sites, PSA Deurganckdok et MSC Home Terminal, PSA Noordzeeterminal, PSA Europa Terminal, Antwerp Gateway, PSA Churchill dock et Independent Marine Terminal. Ensemble, ils ont traité 8,69 MEVP l’année dernière, sur un trafic global record de 8,97 MEVP. Le reste constitue la part des terminaux dits mixtes. Après le déménagement de MSC, il ne restera plus rive droite que les deux terminaux à marée Noordzee et Europa, 1,4 MEVP en 2014, IMT et PSA Churchill dok, soit 325 000 EVP.
L’ouverture de la grande écluse du Deurganckdok en 2016 pourrait favoriser de nouvelles initiatives en faveur de la conteneurisation intégrale dans cette zone portuaire de la rive gauche. Ce n’est pas exclu. Reste à savoir à quelle échelle. D’ores et déjà, le groupe Grimaldi vient de préciser ses intentions.