Cela fait neuf mois que dure le bras de fer entre la Pacific Maritime Association (les opérateurs de terminaux) et l’International Longshore and Warehouse Union (les dockers au sens large) concernant le renouvellement pour cinq ans de l’accord salarial. Nommé à la mi-janvier, le médiateur fédéral a interdit, il y a quelques jours, à chaque partie de s’exprimer publiquement. Durant le week-end du 14 et 15 février, le Président Obama a demandé au ministre du Travail de se rendre à San Francisco pour tenter de rapprocher les points de vue. Certains points restent encore totalement bloquants. Résultat, le 11 février, le PMA a annoncé qu’aucun navire ne sera travaillé durant les cinq prochains jours. Quelques jours plus tôt, le PMA avait également indiqué qu’il n’y aurait plus d’heures supplémentaires compte tenu de la baisse des cadences observées chez les dockers. Une sorte de lock-out, en somme.
Plus d’une trentaine de navires, principalement des porte-conteneurs, attendent devant Los Angeles, Long Beach, Oakland, Seattle ou Tacoma. Les articles se multiplient dans la presse (Wall Street Journal, notamment) sur les rémunérations hors du commun des dockers (moyenne à environ 105 000 $/an) et les conséquences négatives pour les chargeurs. Selon l’Agriculture Transportation Coalition, les exportations agricoles ont été réduites de près de 1,75 Md$ par mois du fait de la congestion des ports de la côte Ouest. Important le tiers de ses flux par la côte Ouest, Levi Strauss note que le retard de livraison est passé de quatre jours à deux semaines: les ventes du printemps sont menacées. Honda Motor manque de certaines pièces détachées pour ses trois usines.
Les différents surcoûts liés au passage via les ports de la côte Est sont estimés à 7 Md$ par le consultant Kurt Salmon.