Techniquement, d’abord. L’arrivée, l’an dernier, d’un portique soulevant 1 400 t (au lieu des 750 t précédemment) lui donne une nouvelle efficacité. Il avance la construction de l’Oasis-3 d’au moins deux mois. Les blocs, plus gros, sont prémontés en atelier avant d’être hissés à bord. Ce qui limite à 1 500 au lieu de 4 000 les ouvriers embarqués. Le navire est ainsi pré-armé à plus de 80 % de sa construction. Commencé en septembre 2013, il sera livré en avril. C’est le plus gros paquebot jamais construit jusqu’ici: pas plus long que le Queen-Mary-2 mais plus large d’un mètre, 6 360 passagers, 2 100 membres d’équipages, 2 750 cabines passagers. Dans la foulée, STX s’attaque à un sistership, l’Oasis-4.
Depuis deux ans, le chantier a embauché 250 personnes de plus en CDI pour atteindre 2 300 salariés. « 37 % d’ouvriers, 37 % de techniciens dessinateurs en bureaux d’études et 26 % de cadres », précise Christophe Mabit, directeur des ressources humaines. S’ajoutent 3 100 sous-traitants dont 10 % de travailleurs étrangers venant « de tous les pays d’Europe ». Nombre qui va augmenter lors de l’aménagement intérieur du navire.
D’autres commandes devraient tomber. Avec deux plus petits navires pour MSC et la fin du second BPC pour la Russie (contrat de 600 M€ payé à 80 % avec livraison soumise à l’accord de François Hollande), le chantier ne reste en creux de charge qu’en 2016 à cause de l’annulation de la commande de Brittany Ferries. Mais pour après 2020, il a de bons espoirs avec cinq options à confirmer auprès de RCCL et MSC.
Diversifier les contrats
« Malgré tout, pour notre sécurité, nous cherchons à nous diversifier, pas seulement dans nos activités mais aussi dans la taille de nos contrats », rappelle Laurent Castaing, directeur général de STX France. Des plus petits, il en attend du côté des sous-stations électriques et des fondations d’éoliennes marines. En juin, il ouvrira un atelier dédié, actuellement en construction dans l’enceinte du chantier. Une dizaine d’appels d’offres tombent pour la mer du Nord dans les six mois. « Il faut gagner compétence et renom dans ce secteur sans attendre les futurs champs français d’éoliennes en mer », insiste Laurent Castaing.
À terme, le portrait financier de l’entreprise devrait s’améliorer. « Nous dégageons à peine 1 % de résultat positif, mais le plan d’amélioration de notre productivité marche bien », souligne Laurent Castaing. En vente depuis la fin 2013, STX France n’a pas provoqué d’engouement. « Leurs déclarations nous font dire que les dirigeants de Fincantieri s’intéressent à STX France, mais nous ne les avons jamais reçus ici », indique Laurent Castaing.