Le 2 février, plusieurs repreneurs potentiels avaient confirmé leur candidature à l’AFP. Ces offres émanent de la société de droit américain Baja Ferries, dirigée par Daniel Berrebi, et de l’ex-armateur et ancien président du port de Marseille, Christian Garin. L’entrepreneur corse Patrick Rocca, président du groupe éponyme, a déposé une lettre d’intention, a-t-on précisé dans son entourage.
L’offre de Dniel Berrebi prévoit la reprise des quatre lignes de la délégation de service public (DSP) pour assurer la continuité territoriale avec la Corse, ainsi que les lignes desservant le Maghreb. Sous registre français, elle prévoit également le maintien de « 750 à 800 emplois » en CDI, contre 1 500 aujourd’hui, « à la seule condition que les contrats de travail soient entièrement remis à plat », selon son entourage.
Christian Garin a déposé une offre de « reprise partielle des actifs » de la compagnie, portant sur six de ses navires (sur huit), a-t-il déclaré à l’AFP le 2 février. Son offre prévoit la mise en place de deux sociétés distinctes, l’une dédiée à la continuité territoriale avec la Corse, et l’autre pour les activités en dehors de ce contrat de délégation de service public (DSP), notamment vers le Maghreb.
Quatre nouveaux navires
« Dès que les conditions de pérennité de la DSP actuelle seront confirmées, nous envisageons de commander quatre nouveaux navires », a ajouté Christian Garin. Ni les administrateurs judiciaires, ni l’actionnaire majoritaire de la compagnie, Transdev, n’ont souhaité communiquer le jour de la remise des offres.
Un comité d’entreprise doit avoir lieu le 4 février, au cours duquel les offres seront présentées aux salariés. « Je ne vois pas ce qui peut sortir, à part des projets non viables ou des repreneurs pas sérieux », a estimé auprès de l’AFP Frédéric Alpozzo, leader de la CGT à la SNCM.
Ainsi qu’indiqué dans le cahier des charges relatif à la formalisation des offres de reprise, la DSP 2014/2023 peut encore être remise en cause par la Commission européenne, faute d’avoir été notifiée. En outre, la discontinuité entre l’ancienne et la nouvelle SNCM est soumise à l’appréciation de la Commission européenne. Elle pourrait donc ne pas y croire et exiger que l’État et la Collectivité de Corse se fassent rembourser par les nouveaux actionnaires, chacun environ 220 M€.
Enfin « toute éventuelle condition suspensive devra être levée au plus tard lors de la Chambre du conseil d’examen des offres de reprise. À défaut, l’offre ne pourra pas être examinée », précise entre autres le cahier des charges.