La nouvelle est venue en janvier des représentants de la CGT au sein de l’armement français Sea-Tankers installé à Bordeaux. Les dirigeants de cette compagnie, spécialisée dans le transport de produits pétroliers raffinés, ont commencé à se séparer de plusieurs navires sous pavillon RIF ou belge au cours du dernier trimestre 2014. D’autres ventes devraient se dérouler en 2015. Au total, 10 navires de la compagnie pourraient être cédés sur un total de 25 recensés en 2014, dont la moitié sous pavillon RIF. La flotte française de Sea-Tankers compte moins d’une centaine de navigants suite à une première diminution des emplois en 2011.
Plan social
Selon la CGT, la compagnie envisagerait un plan social pour se séparer d’une partie des sédentaires travaillant au siège à Bordeaux. Début février, la Fédération nationale des syndicats maritime (FNSM) CGT et la Fédération des officiers de la marine marchande (Fomm) CGT ont diffusé un communiqué liant les difficultés de Sea-Tankers au retard pris dans la réforme de la loi du 31 décembre 1992 sur le pavillon. « Depuis des mois, la CGT interpelle le gouvernement sur l’urgence de la modification de la loi de 1992 concernant l’approvisionnement en pétrole et de la création d’une flotte stratégique sous pavillon français avec équipages français afin de garantir l’approvisionnement en produits énergétiques de la France. Nos demandes n’ont pas été suivies d’effets. » Pour la FNSM et la Fomm, les compagnies pétrolières disparaissent les unes après les autres, les navires quittant le pavillon français. Il y a eu la fermeture des filiales françaises des armements BW et Mærsk. Maintenant, il y a les difficultés de Sea-Tankers. « Nous assistons à la liquidation de la flotte pétrolière et chimiquièree française, alertent les deux fédérations. Nous assistons à une diminution des emplois d’officiers, de personnel d’exécution et à des pertes irrémédiables de compétences pour armer des navires pétroliers et chimiquiers. » Selon les deux fédérations, « les seuls navires capables de transporter les matières premières énergétiques françaises appartiennent pratiquement tous à des armateurs étrangers qui peuvent les récupérer à tout moment et en changer le pavillon ». Face à cette situation, elles « exigent que l’État prenne rapidement un décret afin que des pétroliers et chimiquiers soient armés par des armateurs français sous pavillon français 1er registre ». Cela aurait pour conséquence de « rendre la France indépendante tant en matière civile que militaire en cas de crise ».