Une dépréciation de 70 % en deux ans du yen par rapport au dollar n’est sans doute pas étrangère à ce regain de compétitivité. D’autant plus que dans la foulée, le plus important groupe de chantiers annonce la construction d’une cale géante: 600 m de long pour 80 m de large. Elle sera construite sur le site de Marugame, préfecture de Kagawa, pour un coût d’environ 336 M$, indique l’agence de presse Nikkei. Trois grues géantes jumelables permettront de lever un poids de 3 600 t, une sorte de record mondial. La cale devrait être opérationnelle en octobre 2016. Elle reste le premier investissement de ce type depuis 16 ans. C’est à Marugame qu’est déjà installé depuis des années le centre de R&D du groupe de construction navale.
En termes de jauge construite, la Corée du Sud est passée devant le Japon en 2000. Et la Chine, en 2009, souligne Nikkei. Avec un taux de change dollar/yen qui est passé de 70 en 2011 et 2012 à environ 120 à la fin 2014, les chantiers japonais retrouvent une compétitivité mondiale. Cette nouvelle cale doit servir à construire les 11 porte-conteneurs qu’Evergreen affrétera. Le premier est attendu pour début 2018. Imabari exécute en ce moment une commande de dix porte-conteneurs de 14 000 EVP pour le compte de K-Line, membre de la même alliance qu’Evergreen.
Evergreen/Imabari: onze 18 000 EVP, à 2 000 près
Le 28 janvier, Evergreen a diffusé un communiqué selon lequel il venait de signer un contrat d’affrètement de longue durée avec Shoei Kisen Kaisha portant sur onze porte-conteneurs de 18 000 EVP. Le lendemain, le chantier naval japonais Imabari a annonçé qu’en collaboration ave Marubeni Corp, il avait signé un contrat de construction portant sur onze porte-conteneurs de 20 000 EVP, destiné à un armateur « étranger ». « D’environ » 400 m de long pour « environ » 59 m de large, le premier de la série sera livré au début de 2018. Les points communs entre Evergreen et Imabari sont le nombre de navires et l’imprécision sur les données géométriques des coques. Interrogé sur le modeste différentiel de capacité, Evergreen répond, par écrit, qu’il préfère utiliser la capacité opérationnelle du navire, lorsque les conteneurs sont pleins, alors qu’Imabari fait référence à la capacité géométrique, conteneurs vides. Mais il s’agit bien de la même commande.
Problèmes mécaniques, le Peter-Rönna remorqué à Brest
L’Abeille-Bourbon est arrivée le 3 février, peu avant 11 heures en rade de Brest, remorquant le Peter-Rönna. L’Abeille-Bourbon avait appareillé le 2 février au soir pour se porter en assistance du navire qui se trouvait alors dans le sud-ouest de la pointe de Penmarc’h. Le Peter-Rönna, qui avait quitté le 28 janvier le port de Leixões, au Portugal, faisait route vers le port de Peterhead, au nord-est de l’Écosse. Victime d’une panne de turbo, il a décidé de rallier Brest par ses propres moyens afin d’effectuer la réparation. Le navire, qui transportait des éléments métalliques et des câbles d’acier, a rencontré des difficultés supplémentaires lors de la remontée du golfe de Gascogne avec un fort vent contraire. L’armateur, la société Briese Schiffahrt basée en Allemagne, à Leer, a passé un contrat avec les Abeilles International pour convoyer son unité jusqu’à Brest. Le Peter-Rönna, qui mesure 99 m de long, pour un port en lourd de 3 194 t, est équipé d’un moteur MaK d’une puissance de 2 880 kW. Il a été lancé par les chantiers Rousse en Bulgarie en juin 2002. Les réparations devraient être effectuées par des techniciens venus d’Allemagne.
Mærsk: possible nouvelle commande
Selon le Wall Street Journal (version internet) du 30 janvier, Mærsk Line serait en négociations avec des chantiers d’Extrême-Orient pour la construction d’une dizaine de très grands porte-conteneurs pour un montant total de l’ordre de 1,5 Md$. La capacité unitaire serait de 20 000 EVP (très probablement géométriques, donc vides). La commande pourrait être signée avant la fin du premier trimestre 2015. Le porte-parole de Mærsk Line n’a pas souhaité commenter, précise le Wall Street Journal.