Manuel Valls a remis ce projet sur la table en créant la société de projet Seine-Nord. Un amendement dans la loi Macron permet au gouvernement de créer cette structure juridique par ordonnance. Déjà, le gouvernement évite les longues discussions qui pourraient décaler encore ce projet. Reste un sujet épineux: son financement. Selon les dernières estimations, Seine-Nord coûtera entre 4 Md€ et 4,5 Md€. Dans une période de restriction budgétaire, il est évident que le gouvernement va frapper à la porte de l’Union européenne pour partiellement financer ce projet. Le dépôt du dossier sera fait avant le 26 février, date butoir, a assuré Alain Vidalies, secrétaire d’État en charge des Transports et de la Mer. Le montant demandé couvrira 40 % du budget, soit environ 1,8 Md€. Seine-Nord avance et nous ne pouvons que nous en réjouir. Déjà des voix s’élèvent en criant gare. Elles s’inquiètent de l’avenir des autres projets que l’Union européenne aurait pu financer. Est-ce que Seine-Nord ne va pas avaler toutes les subventions européennes pour les transports? Il est certain que des projets risquent d’être ralentis voire reportés pour alimenter les fonds nécessaires à ce projet de canal. À quand remonte la création d’un nouveau canal en France? Il est temps d’accorder sa place au transport fluvial. Et si les subventions européennes doivent mordre sur des projets autoroutiers, nous ne pleurerons pas de voir quelques kilomètres de goudron en moins pour favoriser les transports massifiés et notamment le fluvial. Seine-Nord est devenu une telle évidence qu’il fait défaut dans le paysage français. Se plaindre qu’il pioche dans les enveloppes destinées à des aides pour faire du multimodal n’est pas logique. L’efficience de la multimodalité réside entre autre dans ses infrastructures, pas dans les aides.
Édito
Seine-Nord vit encore, vous en doutiez?
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