« Que Dieu ait pitié de Schettino car nous ne pouvons en avoir aucune », a déclaré la procureure au terme de son réquisitoire qui n’a reconnu aucune circonstance atténuante à l’accusé. Au contraire, Maria Navarro a égrené toutes les fautes qu’elle reproche au marin le plus détesté de toute l’Italie. À commencer par l’abandon de navire, une faute impardonnable pour un homme de la mer selon le code maritime, mais aussi selon celui des marins. Elle l’a aussi accusé d’avoir provoqué la mort de 32 passagers et d’être à l’origine des tourments physiques et psychologiques des rescapés. Un autre procureur, Alessandro Leopizzi, a également eu des mots durs pour l’ancien commandant. « Francesco Schettino est un sombre idiot, il a commis une erreur magistrale. Il commandait le plus gros navire commercial de la marine italienne mais il regardait à peine les écrans radars », a asséné le procureur. L’ancien commandant du Costa-Concordia, qui n’était pas là au moment du réquisitoire, s’est dit prêt à assumer « sa part de responsabilité ». Mais il s’apprête déjà à livrer bataille pour éviter l’arrestation immédiate en cas de condamnation. Une opération difficile, les pressions de l’opinion publique étant très fortes depuis le drame. À cela s’ajoute la pression médiatique durant les opérations de redressement et de déplacement du paquebot qui ont duré quasiment deux ans.
Parties civiles
En attendant le jour du verdict, les 39 avocats des parties civiles prononcent leur réquisitoire. Ils réclament entre 500 000 € et 1 M€ pour les rescapés atteints de traumatismes et de pathologies liés à l’accident, comme ce sexagénaire « souffrant du syndrome de Parkinson depuis le naufrage », a souligné l’une des avocates qui fait partie de l’équipe défendant les survivants du naufrage du Norman-Atlantic.
Les familles des 32 victimes ont déjà été indemnisées par Costa Croisières à hauteur, selon la presse italienne, de plus d’1 M€ chacune. La compagnie aurait déjà déboursé quelque 84 M€, toujours selon la presse italienne.