L’ incendie à bord du Norman-Atlantic a finalement été maîtrisé le 10 janvier, 13 jours après le sinistre survenu en mer Adriatique. Un drame qui a coûté la vie à 11 personnes et fait entre 12 et 15 disparus. Les magistrats du parquet de Bari ont été officiellement désignés pour mener l’enquête, le navire étant inscrit dans ce port.
Des autopsies ont été pratiquées sur les corps repêchés. Les spécialistes ont remarqué des morsures dont les contours évoquent les empreintes de dents de requins. Selon la presse italienne, le biologiste Lucio Rositano aurait confirmé cette thèse d’attaques par les requins. Prochainement, les magistrats dépêcheront une équipe d’experts sur le navire pour effectuer un état des lieux, notamment au niveau des systèmes de sécurité. Les magistrats estiment, selon les récits de plusieurs rescapés, que les dispositifs d’alarme, par exemple, n’ont pas fonctionné. Trois passagers de nationalité albanaise ont aussi remis en question les compétences de l’équipage. Ils ont affirmé que ce dernier n’était pas préparé et donc incapable de prêter assistance aux voyageurs.
Côté enquête, les magistrats ont demandé la liste des passagers à la compagnie grecque qui a affrété le navire. Sans ce document, le parquet de Bari ne peut pas évaluer le nombre réel de passagers portés disparus. Selon les juges italiens, le nombre officiel de passagers, incluant aussi les 55 membres de l’équipage, ne correspond pas à la réalité. À quelques heures du drame, les Grecs ont affirmé que 466 personnes se trouvaient à bord. Or les Italiens ont sauvé 477 personnes dont trois clandestins. Avec les onze morts, les comptes de la compagnie grecque ne sont pas bons. Par ailleurs, un passager clandestin entendu par les magistrats a déclaré que d’autres clandestins sont morts dévorés par les flammes sous ses yeux durant l’incendie.
La boîte noire sera analysée par les experts dans le courant de la semaine. En parallèle, ils devront évaluer le coût du déplacement de l’épave dans un autre bassin.