Quand vous lirez ces lignes nous serons à 19 jours de l’entrée en vigueur de l’Annexe VI de Marpol. Les teneurs en soufre des carburants dans la zone Manche, Mer du nord et Baltique devront être réduits. Une question qui taraude les esprits depuis plusieurs années. Si en novembre 2011, le ministre en charge des transports, Thierry Mariani, a déclaré lors des Assises de la Mer qu’il n’est pas question de voir s’appliquer cette convention en l’état, quatre ans plus tard, ni les gouvernements de François Fillon, ni ceux de Jean-Marc Ayrault et de Manuel Valls n’ont empêché ce texte de s’appliquer. Toute l’industrie du ferry en Europe du nord met les bouchées doubles pour répondre à ces exigences. Déjà DFDS a fermé des lignes en Baltique, Brittany Ferries va réduire sa voilure et que dire de l’avenir de MyFerryLink, suspendu à la décision de la Cour d’appel britannique. Les armements de ferry représentent en France le plus important employeur de navigants. Si s’ajoute au malaise à venir des ferries du nord de la France, les incertitudes de la SNCM au sud, c’est toute la filière de formation des marins français qui doit s’inquiéter. Une femme de marin me disait l’autre jour: « en 2015 nous risquons de voir revenir nos hommes… mais pour du long terme ». La crise de 2008 a été la première vague d’un tsunami contre le maritime. Le 1er janvier 2015 pourrait bien en être le ressac et finir de mettre à mal tout un pan de l’économie. Pas étonnant alors que le premier ministre ne fasse que des déclarations orales aux Assises de la mer sans vouloir les publier sur son site, les armateurs auraient pu lui rappeler ses promesses le moment venu.
Édito
J – 19
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