Somacom, société familiale rachetée en 2000, opère les trafics conteneurs de MSC. Après avoir enregistré une année 2013 difficile, avec une diminution d’environ deux des trafics, 2014 ne devrait guère être mieux. « Selon nos dernières prévisions, nous devrions finir avec une baisse comprise entre 2 % et 3 % », annonce Daniel Rigat, directeur général de Somacom. Malgré ce tassement, Somacom reste un manutentionnaire de poids. « MSC est présent à La Réunion depuis 30 ans. Même si les trafics se tassent ces dernières années, l’armateur garde sa position. » Sur Le port, le groupe emploie 105 personnes, dont 83 travaillent sur les quais. Le solde est attaché à des tâches administratives.
Une main-d’œuvre portuaire suffisante pour traiter les navires de MSC qui touchent La Réunion avec des unités de 3 000 EVP à 6 000 EVP. « Nous avons même reçu un navire de 9800 EVP en 2012. Les opérations se sont déroulées sans encombres », continue le directeur général.
Alors, quand la direction de la Somacom entend parler d’un hub à La Réunion, il n’est guère surpris. « Nous réalisons pour le compte de MSC des transbordements à La Réunion, mais cette activité est marginale. » Pour le directeur général de la Somacom, l’annonce de créer un hub par le groupe CMA CGM s’avère intéressante. « Cette annonce est une bonne chose pour l’économie réunionnaise. Nous devons savoir où, comment et dans quelles conditions se réalisera ce hub », s’interroge Daniel Rigat. En effet, les manutentionnaires du port sont confrontés à deux dossiers épineux: l’employabilité de la main-d’œuvre et l’espace. Actuellement, les ouvriers dockers et grutiers sont employés à 50 % de leur temps. La mise en place de ce hub permettra-t-elle d’augmenter ce taux? Pour la Somacom, cela dépend en grande partie des conditions dans lesquelles ce hub se construira. Quant à l’espace sur le terminal, il reste trop limité. Il devrait l’être encore plus avec les travaux d’agrandissement du port. « Il faut gérer les conteneurs vides, soit par des dépôts extérieurs soit en ajoutant au terminal la zone de 80 ha située derrière les postes 20 et 21. » Une zone qui ne sera pas libre avant 2019, des engins pour la nouvelle route du littoral y sont actuellement stockés. De plus, créer un dépôt à cet emplacement signifie une augmentation du coût des conteneurs pour le brouettage entre le terminal et son lieu de stockage.
Des questions qui seront à régler pour Daniel Rigat. « Même si le coût de la main-d’œuvre est plus faible dans les pays voisins comme à l’île Maurice ou Madagascar, il est certain que ce hub se fera, c’est obligé et ce sera une bonne chose. »