L’Umir regroupe tous les professionnels portuaires de l’île de La Réunion. Parmi les sujets abordés en ce moment, il est certain que le projet de la CMA CGM de créer un hub soulève des questions. « Nous sommes arrivés à la conclusion que ce projet est intéressant pour l’île », indique Claire Vassias, actuelle présidente de l’Umir. Elle reste nuancée sur cette position optimiste en reconnaissant que « nous ne savons pas faire ». Un constat qui tient plus aux manques constatés sur l’outillage portuaire et les terre-pleins que sur la capacité des opérateurs à réaliser le trafic attendu. La mise en place du système des fenêtres à Port Réunion a été une avancée, même si cela s’est fait récemment. « Cela aligne le port sur le système organisationnel des grands ports », souligne un armateur.
Outre ce dossier du hub portuaire, l’Umir a mis en place quatre groupes de travail sur des sujets importants pour le port. Le premier vise au développement de son projet stratégique. Il s’agit pour les opérateurs de trouver une enceinte où parler de ce projet et apporter leur point de vue afin qu’il soit opérationnel sans oublier quiconque. Le second groupe de travail planche sur la gestion des flux. Il s’agit de regarder dans la chaîne logistique de bout en bout où sont les points de blocage. Le premier vise les heures d’attente aux portes du terminal. Les camions peuvent attendre parfois entre deux et trois heures pour récupérer leur conteneur. Le second point concerne les clients qui souhaitent être livrés entre 8 h et 11 h. « Il faut impliquer toute la chaîne afin de fluidifier les flux », soutien Claire Vassias qui veut impliquer la grande distribution dans ce processus de fluidification.
Le troisième groupe travaille sur l’image des métiers portuaires. « Nous avons une mauvaise image auprès de la population. Nous devons valoriser les métiers.» Et pour cela, l’Umir a mis en place plusieurs projets dont un concours d’une maquette sur le port.
Une étude demandée à un cabinet d’audit
Le dernier groupe est mis en place pour réfléchir à la communication. L’idée de ce groupe est intervenue après la grève de mai 2013. Après 19 jours d’arrêt du port, il a fallu reprendre le travail, « mais nous avions un goût amer de cette sortie de crise », souligne la présidente. L’Umir a demandé une étude à un cabinet d’audit sur la façon de gérer une crise de cette ampleur. « Le constat a été que chacun d’entre nous a fait ce qu’il devait faire, mais nous avons aussi été confrontés au manque de communication et de coordination entre nous. » Le groupe de travail a proposé de créer une « cellule de crise » dès lors qu’un arrêt de travail conséquent survenait sur le port. Elle est déclenchée par le bureau de l’Umir et dirigée par le président de l’organisation. Elle a un rôle de coordination pour faire un état des lieux sur la gestion de l’arrêt du port et travaille en anticipation sur la reprise. Début 2014, une charte d’engagement à donner des informations et gérer les priorités a été signée. Une première simulation a eu lieu en mai. Les événements se sont déroulés comme prévu. Lors du mouvement de juillet de la Sermat (société de maintenance de l’outillage portuaire), la cellule de crise a été déclenchée mais n’a pas servi.
« Nous disposons désormais de tous les éléments nécessaires pour gérer les crises et accompagner le développement du port », assure Claire Vassias.