Fin août, le président de la République, François Hollande, et Rodolphe Saadé, vice-président du groupe CMA CGM, se sont rendus sur le port. L’annonce tant attendue par les Réunionnais de voir leur port se hisser à la place de hub international s’est enfin concrétisée. « L’a dit l’a fè », disent les Réunionnais pour parler d’une rumeur qui fini par se réaliser. En validant le projet de hub à La Réunion, François Hollande et Rodolphe Saadé ont porté l’île Bourbon vers le futur. Un projet qui n’a pas fait l’unanimité au début. Peu à peu, chacun y trouve son intérêt et entre dans le camp des « hubtimistes ».
Une anée 2013 négative
Le lancement de ce projet intervient après une année 2013 négative sur le port. En effet, Port Réunion a accusé un repli de 2 % à 4,01 Mt. Depuis le début de la décennie, les trafics ne cessent de perdre de leur volume. Depuis 2010, le port a perdu 5,1 % de son volume passant de 4,23 Mt à 4,01 Mt. Pourtant, sur la décennie précédente le port n’a cessé de croître. Tant et si bien qu’en 2008 il a atteint son trafic record avec 4,28 Mt. Depuis lors, s’il se maintient au-dessus de la barre des 4 Mt, c’est au prix de nombreux efforts. Le score de 2013 doit néanmoins être pris avec des réserves. La baisse de trafic s’explique en partie par les bons résultats obtenus dans certaines filières en 2012. Ainsi, dans la filière énergétique, le charbon et les hydrocarbures ont frôlé les records de trafic en 2012. En 2013, les niveaux de trafic de ces courants sont revenus à des niveaux encore élevés mais malgré tout inférieurs. Même état des lieux sur le trafic de rhum qui, en 2012, a atteint son record historique avec 11 989 t avant de revenir sous la barre des 9 000 t en 2013.
Un trafic diversifié
La répartition du trafic réunionnais par catégorie NST montre la diversité du port. Avec 3,9 Mt traitées sur Port Réunion hors transbordement, c’est surtout les produits manufacturés qui prennent le dessus avec 810 455 t. Une catégorie en baisse de 1 % notamment en raison de la baisse des véhicules et matériels de transport qui perdent 3,5 % à 52 948 t et aux articles manufacturés divers qui diminuent de 2 % à 264 356 t. Deux courants de trafic qui dépendent en large partie de la consommation de l’île. La crise économique n’a pas épargné l’île de l’océan Indien et la consommation des ménages dans les produits manufacturés ou le renouvellement de la flotte automobile s’en ressentent. Seconde catégorie en volume, les produits pétroliers qui régressent de 5,8 % à 707 124 t. Ils sont le reflet de la consommation locale. Viennent ensuite les denrées alimentaires dont le sucre occupe une place importante. Avec 180 355 t exportées, ils sont en progression de 20,9 % à 180 355 t. Toujours dans les solides, le charbon accuse un repli de 1,2 % à 677 949 t, soit une faible baisse. Autre courant majeur du port, le ciment et la chaux se portent bien avec une progression de 8,5 % à 341 640 t.
Une tendance à nouveau positive
Après avoir enregistré une année 2013 difficile sur de nombreuses filières, Port Réunion revient à une tendance positive sur les dix premiers mois de l’année. À deux mois de la fin de l’année, le port affiche une hausse de 10 % à 3,6 Mt. De nombreux postes sont au vert. Les entrées d’hydrocarbures augmentent de 5 %. Du côté des vracs solides, la situation est plus nuancée. Avec une diminution globale de 4 % de ce trafic à 1,07 Mt, la baisse du charbon et des autres vracs solides impacte le trafic de ce courant quand les céréales augmentent de 1 %. Les marchandises diverses ont repris des couleurs. Ce sont les conteneurs qui tirent ces tonnages vers le haut. Tant en import qu’à l’export, le trafic conteneurisé affiche une hausse globale de 25 %. En EVP, la hausse est moindre mais demeure à deux chiffres avec 11 % à 197 726 EVP. Le trafic des marchandises diverses aurait pu croître de quelques points supplémentaires mais le trafic roulier se tasse de 36 %. Le score sur 2014 est encore difficile à prévoir et les responsables du port préfèrent rester prudents. Localement, les prémices d’une reprise se font jour, notamment avec les travaux de la future route du Littoral. L’année 2014 pourrait être celle du rebond.