Organisée par l’Union des conseils des chargeurs africains (UCCA), ces journées ont été l’occasion de débattre de la nécessité de mieux harmoniser le cadre juridique, d’avoir une flotte africaine, d’étendre les comités de facilitation, de promouvoir les guichets uniques et de trouver des solutions contre les taux de fret trop élevés en Afrique.
Premier obstacle évoqué, donc, le manque d’harmonisation de la législation. S’il existe bien en Afrique centrale un code communautaire de la marine marchande, il n’y a pas de cadre juridique commun pour l’Afrique de l’Ouest.
« Dans beaucoup de ports, ce sont les mêmes opérateurs mais avec des pratiques différentes selon les pays. Entre Lomé, au Togo, et Cotonou, au Bénin, il n’y a que 150 km de distance mais Bolloré n’a pas les mêmes procédures de transit. Cela complique donc la tâche pour les chargeurs », explique Adamou Abdourahamane, le secrétaire général de l’UCCA.
Et selon lui, les autorités portuaires ne remplissent pas leurs missions de régulation. « Ces autorités nous répondent que les opérateurs sont des privés et donc que ce sont eux qui ont la latitude de fixer les règles », indique le secrétaire général.
L’UCCA, qui regroupe 17 pays d’Afrique de l’Ouest et du centre, s’est donc donnée pour objectif d’être plus visible auprès des institutions internationales, pour protéger les intérêts des chargeurs africains. Car pour l’instant, estime-t-on à l’UCCA, son rôle n’est pas très bien compris au niveau régional.
Régler les conflits d’intérêts et améliorer les infrastructures
Et une des stratégies est de renforcer le rôle des comités de facilitations, qui n’existent pour l’instant que dans cinq pays de l’UCCA (Sénégal, Cameroun, Togo, Burkina-Faso, Bénin).
Au Cameroun, par exemple, le comité de facilitation des échanges « favorise le dialogue pour éviter les conflits d’intérêts », souligne son directeur, Joseph Nguene. Des conflits d’intérêts récurrents, notamment avec la douane, « jalouse de ses prérogatives ».
Le comité camerounais a ainsi facilité la mise en place de scanners au port pour les conteneurs et a permis la coordination des inspections et contrôles administratifs à bord des navires.
Autre défi à relever, celui de l’amélioration des infrastructures. Pour le Conseil des chargeurs de l’Angola, cette question est primordiale. L’organisme dit ainsi avoir financé en 2013 l’intégralité de l’Institut supérieur angolais de gestion logistique et de transport, avoir participé au financement du port sec de Viana, à Luanda, aux platesformes logistiques de Malanje et à trois postes transfrontaliers.
Même constat au Sénégal où, pour Demba Faye, du Conseil sénégalais des chargeurs (Cosec), leur participation aux financements des infrastructures est nécessaire, car l’implication du secteur privé et de l’État ne suffisent pas. Le Cosec finance ainsi par exemple 25 % du dragage du fleuve Saloum et le tiers du montant nécessaire à l’acquisition d’un baliseur.
Lors de congrès, il n’y avait pas de représentants des douanes de pays d’Afrique de l’Ouest et centrale, ni de représentants des grands armements.