Des mois de discussions entre l’Iran et le groupe 5 + 1 (États-Unis, Grande-Bretagne, Allemagne, France, Chine et Russie), conclus par sept jours de tractations ininterrompues à Vienne, n’ont accouché le 24 novembre que d’une prolongation de sept mois du règlement conclu en novembre 2013 à Genève, rapporte l’AFP. Cet accord dit « intérimaire » a le mérite d’avoir stoppé l’escalade entre un Iran s’approchant toujours plus de la capacité à produire une bombe nucléaire et des grandes puissances lui infligeant toujours plus de sanctions. Toutefois, la solution négociée à Genève en novembre 2013 – portant sur un gel partiel des activités nucléaires iraniennes en échange d’un allégement limité des sanctions – n’est pas durable. Surtout, rien n’assure que discuter jusqu’au 30 juin va permettre de conclure un accord définitif pour encadrer le programme nucléaire iranien et le priver de toute visée militaire. Une analyse annoncée par le secrétaire d’État américain John Kerry: « Les négociations ne vont pas devenir plus faciles simplement du fait que nous les avons prolongées. C’est dur. Cela l’était déjà, et cela va le rester. Mais ce n’est sûrement pas le moment de se lever et de partir. »
Situation délicate
Ce résultat place en situation délicate le président américain Barack Obama, qui a fait un choix stratégique en tendant la main à l’Iran, et dont les opposants sont en passe de prendre le contrôle entier du Congrès à partir de janvier. Il en va de même pour le président iranien Hassan Rohani dont la mince ouverture vers l’Occident ne donne pas encore de résultat tangible pour l’économie de son pays ou la vie quotidienne de ses compatriotes.
Dès le 25 novembre, l’Union européenne a annoncé la prorogation pour sept mois du gel de certaines des sanctions économiques contre l’Iran, prenant acte de la poursuite des négociations. Le nouveau délai de gel des sanctions court jusqu’au 30 juin conformément à ce qui a été fixé entre Téhéran et les cinq grandes puissances pour trouver un éventuel accord définitif sur le programme nucléaire iranien.