Les quatre ports de Rotterdam, Anvers, Hambourg et Brême ont totalisé 70 % des trafics conteneurisés du range. Avec plus de 8 MEVP, Rotterdam conserve sa première place en Europe du Nord. Le port néerlandais s’est hissé sur les standards asiatiques en termes de trafic. Mais en 2013, Rotterdam et Anvers ont subi la crise de plein fouet. En voyant leur évolution s’inscrire en rouge, ils ont perdu des parts de marché. Rotterdam est passé sous la barre des 23 % quand Anvers est en dessous de 17 %. Parmi les gagnants de ces pertes, Hambourg tire les marrons du feu en gagnant 5 % de son trafic et quelques points supplémentaires en parts de marché. Zeebrugge n’est pas en reste puisque le port a su gagner 2,7 % et passer la barre des 2 MEVP. Le Havre continue de récolter les bienfaits de la réforme de 2008. Avec plus de 4 % de parts de marché, Le Havre revient dans la cour des grands ports européens. L’ensemble maritime d’Haropa, regroupant Le Havre et Rouen, atteint 2,6 MEVP, en hausse de 6,4 %. Une hausse qui a subi le contrecoup de la diminution des trafics du site rouennais. Plus qu’une défection des lignes escalant à Rouen, les trafics dans les deux sites d’Haropa semblent se transférer de Rouen vers Le Havre. Une redistribution des cartes qui profitera à l’ensemble portuaire. L’entrée dans ce range depuis plusieurs années du port de Duisbourg montre que les ports intérieurs ont un rôle déterminant dans la chaîne logistique. En 2013, le port allemand a gagné 15,4 % à 3 MEVP. Une progression parmi les plus fortes au cours de l’an passé. Une donnée qui peut surprendre puisque la majorité de son trafic se fait en liaison avec les ports d’Anvers et de Rotterdam. Alors que les deux ports maritimes ont perdu en volume, celui de Duisbourg enregistre une hausse. La réponse peut se trouver dans une plus grande répartition de trafic vers le fluvial et le ferroviaire des ports maritimes, voire d’avoir profité de la hausse de Hambourg. Autre progression éclair au cours de cette année passée, la bonne santé du port de Londres. L’ouverture de London Gateway porte déjà ses premiers fruits. Le port de la capitale londonienne a gagné 250 000 EVP en un an. Londres se rapproche de la barre du million d’EVP. Une hausse d’autant plus remarquée que le London Gateway n’a ouvert qu’au cours du mois d’octobre. La performance du port de Londres prend en compte uniquement le dernier trimestre. En reportant cette tendance sur l’année 2014, Londres pourrait se rapprocher de Southampton.
La Russie pourrait jouer les trouble-fête
Sur les premiers mois de l’année, tous les ports du range ont annoncé une hausse globale de leurs trafics conteneurisés. Néanmoins, l’embargo sur des produits européens par la Russie pourrait venir jouer les trouble-fête. Hambourg voit son activité de feedering vers Saint-Petersbourg se réduire. Il en est de même pour la campagne de pommes de terre aux Pays-Bas. La part de la Russie dans les trafics du port néerlandais pourrait ralentir la bonne progression des trafics des premiers mois de l’année. En France, Dunkerque s’est placé comme un hub pour les trafics sous température dirigée entre le sud de l’Europe, l’Afrique du Nord vers l’Europe de l’Est et la Baltique. Transbordant des produits venant du Maroc, Dunkerque devrait sortir indemne de cet embargo, selon la direction du port.
Sur la côte Atlantique, les ports n’ont pas su capter la même masse de volume que leurs concurrents d’Europe du Nord. Seul Las Palmas se place au-dessus du million d’EVP, les autres affichent des trafics entre 100 000 EVP et 500 000 EVP. La zone de chalandise de ports comme Anvers va parfois frôler celle de ports français comme Nantes Saint-Nazaire. Mais le port ligérien résiste. Il a su garder, au fil des ans, son attrait pour des trafics spécifiques. En 2013, Nantes Saint-Nazaire a plus que résisté puisqu’il a progressé de 2,9 % à 188 409 EVP. Sur le range Liverpool-Las Palmas, il demeure le seul port français à dépasser les 100 000 EVP. La Rochelle, Bordeaux et Brest sont encore à quelques boîtes de ce cap. En 2013, Bordeaux a perdu sa place de second port français conteneurisé de la côte Atlantique en raison d’une diminution de 10 % du trafic à 56 956 EVP. Une contre-performance que le port français doit aux soucis qu’il a rencontrés avec la panne de son portique sur le site du Verdon. La réparation de l’outillage et les changements de la structure de l’amodiataire du terminal devraient permettre au port girondin de retrouver sa position. De plus, l’arrivée sur le terminal du Verdon de Proloisirs est un élément prometteur pour les prochains mois. En France, c’est le port de Brest qui a pris la seconde place derrière Nantes Saint-Nazaire en progressant de 21 %.
En 2013, les ports portugais ont tiré leur épingle du jeu. Leixões et Sines ont vu leurs augmentations atteindre respectivement 21,7 % et 39,5 %. Pour Leixões, port situé au nord du pays à quelques kilomètres de Porto, la mise en place de nouveaux équipements explique ce bond en avant. En Méditerranée, Marseille garde le cap au-dessus du million d’EVP mais reste loin derrière Gênes et Barcelone malgré les diminutions de trafic de ces deux ports.