Le tigre asiatique continue sa montée en puissance. Le moteur mondial de la conteneurisation, l’Asie, n’a pas fini de battre des records. Les ports chinois sont sur le haut de l’affiche. En Chine, le flux conteneurs a dépassé les 190 MEVP (nous avons publié le classement des ports asiatiques dans notre numéro du 24 octobre, p. 15, avec l’ensemble des ports chinois. Nous ne publions ici que les ports hors de Chine). Dans les dix premiers mondiaux, la Chine prend huit places. Shanghaï, avec 33,6 MEVP, conserve sa pole position avec une longueur d’avance sur son poursui- vant, Singapour. La différence entre les deux ports n’est « que de » 600 000 EVP. Une différence notable mais qui, ramenée au trafic de ces deux ports, reste peu importante. Cette différence de trafic représente une semaine complète de trafic. Quant à Hong Kong, qui a connu les honneurs de premier, a été relégué au rang de quatrième. Shanzhen, port situé de l’autre côté de la frontière par rapport à Hong Kong, l’a battu. En progressant de 1,5 % à 23,2 MEVP, Shenzhen prend la troisième place du podium.
Le port de l’empire du Milieu a profité de la baisse de 3 % du port de Hong Kong qui repasse sous la barre des 2 MEVP. Dans les premières places de ce classement, le seul changement est intervenu entre Qingdao et Guangzhou (Canton). Ce dernier n’a progressé que de 3,3 % quand celui de Qingdao, au nord du pays, a enregistré une hausse de 7 %. Au final, les deux ports chinois se disputent la 8e place à 300 000 EVP près. Hormis Busan et Singapour, seul le port malais de Port Klang vient se hisser parmi les dix millionnaires. Il affiche une progression de 4,2 %, tenant plus aux transbordements qu’aux conteneurs pour le marché local.
Au Japon, Yokohama perd notamment des conteneurs, et si Kobe est stable, les trois autres grands ports à conteneurs (Tokyo, Nagoya et Osaka) ont affiché des résultats en hausse dans un contexte de plus fortes importations notamment venues de Chine. Au final, les gains des uns annulant le recul des autres, l’activité des cinq ports majeurs japonais a été sans changement entre 2012 et 2013.
Ho Chi Minh en hausse de 16 %
En 2013, Busan, 5e port mondial, a davantage profité de l’augmentation des flux nationaux que du transbordement. Pour le reste de la région, les échanges conteneurisés constitués à la fois des exportations des industries délocalisées et des importations chinoises sont un miroir des économies nationales. Laem Chabang et Manille sont en faible progression. S’il reste derrière Laem Chabang et Jakarta, le port vietnamien est désormais entré dans le jeu de la compétition internationale. La performance des conteneurs est équivalente pour Haiphong (8,4 %) qui franchit la barre des 2 MEVP. Aux côtés des grands ports d’Asie du Sud-Est, l’Australie et les îles du sud Pacifique font office de parents pauvres. En Australie, seuls les ports de Melbourne, de Sydney et de Brisbane dépassent le million de conteneurs. L’écart entre les deux premiers se réduit avec la bonne tenue des trafics de Sydney qui ont progressé de 5,7 % à 2,15 MEVP quand celui de Melbourne a perdu 2,2 % à 2,5 MEVP. Enfin, si Brisbane a enregistré une hausse de son trafic en 2013 de 4,4 % à 1 MEVP, les choses pourraient changer pour l’année 2014. L’entrée de DP World dans le terminal australien et le projet d’automatisation sont difficilement passés. Des clients du terminal parlent d’un « cauchemar » et d’autres d’un manque d’anticipation. DP World a fait amende honorable en reconnaissant des difficultés mais promet une meilleure productivité dans les prochaines semaines.
Dans ce classement du Sud-Est asiatique et du sud Pacifique, les deux îles françaises sont loin derrière. Avec 94 680 EVP pour Nouméa et 69 341 EVP pour Papeete, elles sont reléguées en fin de tableau. Enfin, ce classement montre la montée progressive en puissance du Cambodge. Sihanoukville et Phnom Penh dépassent de peu la barre des 100 000 EVP mais affichent des progressions entre 9 % et 16 %. Les travaux du gouvernement pour développer l’espace portuaire pourraient porter leurs fruits dans les prochaines années.