Des essais sont prévus sur les futures écluses du nouveau canal de Panama en 2015. La date officielle d’ouverture de ce canal nouvelle génération est prévue pour le début de l’année 2016. L’année du centenaire a été ratée. Les autorités panaméennes voulaient, à l’origine, voir achever les travaux en 2014 pour fêter le centenaire et le nouveau canal lors d’un seul et même événement. Il y en aura finalement deux à mettre en avant. Cette année, l’autorité du canal fête à grands coups de communication les 100 ans du canal et rappelle régulièrement l’état des travaux d’agrandissement.
Les nouvelles écluses du canal de Panama permettront le passage de navires d’une capacité de 9 000 EVP. Déjà, les ports se mettent en ordre de bataille pour prendre la position de hub. Les armateurs anticipent de nouvelles lignes depuis l’Asie vers la côte Est de l’Amérique du Nord. L’arrivée de ces navires dans les Caraïbes changera la donne portuaire. Les ports de la zone se livrent une bataille pour devenir « le » hub de la région. Déjà Kingston a posé les premiers jalons pour prendre cette position. Si le Cubain Mariel tente aussi de se placer dans la compétition, il doit prendre en compte l’embargo que les États-Unis font peser sur le pays. D’autres ports régionaux veulent aussi se placer dans cette compétition à l’image de Saucedo et San Juan. Face aux ports îliens, Cartagène et Guayaquil, sur le continent, ont déjà anticipé cette nouvelle donne en investissant dans de nouveaux équipements et dans des entrepôts logistiques. Cette compétition est d’autant plus vive que les ports situés sur le canal de Panama, à l’image de Colon et Cristobal, ne sont pas disposés à laisser passer l’occasion de grimper dans le classement mondial des ports conteneurisés. Evergreen, partenaire dans le terminal de Colon, a déjà programmé plusieurs investissements pour placer le port atlantique comme une plate-forme de choix dès la sortie du canal.
Hubs internationaux pour les uns, hubs régionaux pour les autres. La Martinique et la Guadeloupe, excentrées par rapport aux routes maritimes, ont entamé des travaux pour devenir des plates-formes de transbordement régionales. Le projet du Grand port maritime de la Guadeloupe et celui de Fort-de-France prévoient de devenir un centre intermédiaire entre les autres îles des Caraïbes et les hubs intercontinentaux. Pour la Martinique, ce rôle de hub peut aller jusqu’à la région du nord du Brésil.
Plus globalement, l’ensemble des ports de la région des Caraïbes et d’Amérique centrale pourra profiter de ce nouveau canal. Les grands opérateurs de manutention prennent les places dans la région et investissent lourdement, à l’image d’APM Terminals sur Moin.
Le Brésil, champion sud-américain
Sur le continent sud-américain, le Brésil, sur la côte Est, tient toujours le haut du pavé. Santos, avec 3,4 MEVP, conserve sa pole position d’autant plus qu’en 2013, le port a enregistré une hausse de 8,8 %. Le second, Buenos Aires, reste loin derrière puisqu’il représente un peu plus de la moitié de trafic. Le port argentin a payé les effets de la crise économique puisqu’il n’a pas réussi à décoller en affichant une baisse de 0,3 % à 1,6 MEVP. Au Brésil, les ports de Sao Fransisco do Sul et de Manaus font office de grands gagnants de cette année 2013 avec des hausses à deux chiffres. Pour la secrétaire générale de la Cepal (Commission économique pour l’Amérique latine), Alicia Barcena, le Brésil restera le moteur de la croissance en 2015. « Le pays a réalisé de nombreux investissements en infrastructures et notamment dans les ports et les aéroports », a continué Alicia Barcena. Sur la côte Est, chaque pays dont les côtes sont arrosées par le Pacifique disposent d’un port millionnaire. En perdant 3,4 %, Valparaiso s’écarte du cap du million de conteneurs. Enfin, le port de Coronel, au Chili, enregistre la plus forte progression, avec 135 %. Il souhaite confirmer ce bon score en se promouvant l’alternative à Valparaiso pour les importations.