Le 12 novembre, soit le lendemain de la présentation des comptes du groupe A.P. Møller-Mærsk, Mærsk Line a fait savoir qu’elle estime avoir besoin d’une capacité supplémentaire de 425000 EVP attendue en 2017 et 2019 « afin de croître comme le marché. Nous pensons donc commander dans les six prochains mois de nouveaux navires ». Dans une interview au Wall Street Journal du 13 novembre, Søren Skou, p.-d.g. de Mærsk Line, précise « qu’avec une croissance de la demande internationale, nous avons besoin d’une capacité supplémentaire de 108000 EVP par an pour rester compétitifs. Dans les trois prochaines années, le gros de nos commandes portera sur de grands navires dont la taille pourrait être similaire à celle des Triple-E ».
Le Wall Street Journal croit comprendre d’une source proche du dossier que MSC, partenaire de Mærsk dans le 2 M, préférerait faire une opération de leasing avec Scorpio en lui affrétant à long terme cinq Triple-E avec l’aide bienveillante de la China’s Bank of Communication.
Le Wall Street Journal dispose là d’un véritable scoop car, à ce jour, Scorpio fait beaucoup de choses mais certainement pas de leasing de porte-conteneurs, si l’on en croit ses sites internet. D’origine italienne, le groupe Scorpio est principalement basé à Monaco, un haut lieu du shipping offshore. Le 3 novembre, le directeur général de Seaspan, le plus important fréteur de porte-conteneurs coté à New York, a expliqué en présentant ses comptes qu’il serait amené d’ici à six mois à commander un certain nombre d’unités de 18 000 EVP à 20 000 EVP (voir JMM du 14/11, p. 6).
Toujours prompt à s’exprimer dans la presse internationale Søren Skou ajoute, dans le Wall Street Journal, que « d’ici à cinq ans, il ne sera plus possible d’être concurrentiel sur la desserte Extrême-Orient-Europe avec des navires de 9 000 EVP à 10 000 EVP ».