« Nous redécouvrons le fleuve peut-être plus tard qu’ailleurs. » L’aveu est de François Chevalier, le directeur des territoires, des accès et de l’environnement au Grand port maritime de Nantes Saint-Nazaire. À la fin des années 1990 encore, des barges de pétrole remontaient du port jusqu’à Angers. Trop polluantes. Le trafic s’est arrêté. Depuis, la Loire n’est guère employée qu’au transport de marchandises dans l’estuaire, entre Nantes et Saint-Nazaire. Mais le transport est amené à se développer dans les deux ou trois années à venir. « Toutes les grandes villes portuaires trouvent un nouvel intérêt au transport fluvial. Chez nous, ce seront des liaisons accrues dans l’estuaire. Il n’est nullement question de plates-formes, en amont, pour du pré ou post-acheminement en lien avec le port », précise François Chevalier.
Des barges redescendent à vide
Des barges circulent déjà. Entre 1,5 Mt et 3 Mt de charbon par an sont transportées du terminal charbonnier de Montoir à la centrale thermique de Cordemais, par barges de 5 000 t chacune. Complétées par quelques-unes de pétrole. L’autre circulation régulière, chaque semaine, se fait depuis 1997 entre les usines Airbus de Saint-Nazaire et de Nantes pour acheminer des tronçons d’avion. Mais la barge redescend le fleuve à vide. Les autres voyages sont occasionnels, comme pour des composants d’éoliennes, fabriqués à Nantes et descendus à Montoir par le fleuve.
C’est notamment pour du colis industriel dans le secteur des énergies marines renouvelables que le port propose de développer le transport fluvial dans le plan stratégique qu’il doit adopter début 2015. Les usines d’éoliennes Alstom, en construction à Montoir, vont en avoir besoin. La barge Airbus doit être ouverte dans cette perspective à d’autres trafics vers Nantes. « Nous allons développer le trafic fluvial pour des grosses pièces ou de forts volumes », insiste François Chevalier. Des solutions apparaissent ainsi pour remplacer les camions par des barges fluviales afin d’approvisionner les deux centres de traitement des déchets ménagers de l’agglomération nantaise. Un projet de « développement durable ». Un autre besoin se fera sentir pour l’évacuation des déchets de démolition de l’île de Nantes, déchets liés à la construction, notamment, du nouvel hôpital. Sans parler de la réorganisation de la distribution agroalimentaire à Nantes, nécessitant d’être assurée en partie par circulation sur la Loire, il est prévu dans les documents d’urbanisme de réserver des espaces en bord de fleuve.