Relancer le transport fluvial entre ports maritimes et ports intérieurs, un projet qui fait rêver les Italiens depuis longtemps mais aussi l’Union européenne prête à accorder des fonds à la péninsule pour concrétiser cette idée. Un ballon d’essai a déjà été lancé avec le projet Idrovia Ferrarese, c’est-à-dire la voie d’eau de la région de Ferrara, basé sur la remise à neuf d’un canal de navigation situé entre Pontelagoscuro (Pô) et Porto Garibaldi qui ouvre une voie sur la mer. Selon la feuille de route mise au point par la province de Ferrara, le transfert du trafic routier sur celui par voie d’eau de ce projet concerne environ 1,8 Mt de marchandises par an. Soit l’équivalent du volume transporté chaque année par 200 000 poids lourds. Cela veut dire, selon les auteurs de ce projet, moins de pollution, moins de circulation, et surtout le développement économique d’un secteur tout entier. Autre point important: le service ferroviaire mis en place depuis un an avec des caisses mobiles pour les marchandises en vrac, qui relie le port de Ravenne et le site fluvial de Mantova Valdaro. Un train par mois composé de 20 wagons plats ou plates-formes pour transporter 40 caisses mobiles. D’autres expériences ont été tentées dans les années 2010 avec le transport de colis provenant des établissements Marcegaglia situés à Ravenne en direction du Pô et du port fluvial de Mantoue sur l’Adriatique à travers le canal Fissero-Tartaro-Canal Bianco, sur des péniches pour un total de 1 400 t. En 2010 encore, deux trafics hebdomadaires permettaient de déplacer 50 000 t d’acier entre l’établissement de Ravenne et celui de Gazoldo degli Ippoliti à Mantoue. Mais pour augmenter le transport fluvial et le rendre plus compétitif, une remise en ordre des infrastructures s’imposait. D’où les travaux sur l’Idrovia Ferrarese qui ont permis de revoir à la hausse le volume de trafic qui est passé de 50 000 t à 1,8 Mt.
Deux objectifs importants
Ce projet de remise en ordre cible deux objectifs importants. D’abord, transformer la voie d’eau en canal navigable en développant un système de mobilité sur eau compatible avec l’environnement et surtout proposer une alternative au transport routier et ferroviaire. Ce qui apporterait une valeur ajoutée au port fluviomaritime de Comacchio-Portogaribaldi avec un accès à la voie d’eau régionale. Le deuxième objectif est de créer un site autour de la voie d’eau en construisant des pistes cyclables et des points d’ancrage pour les navires touristiques. Cela signifie au final le développement et la requalification de la zone environnante, comme le font déjà de nombreux pays européens, avec des retombées touristiques et commerciales importantes. Le projet, qui s’inscrit dans les réseaux européens TEN-T dans la région de l’axe Baltique-Adriatique, est estimé à 145 M€ et la fin des travaux est prévue vers mars 2015. L’idée est de créer une infrastructure intermodale reliant les bassins de la Baltique et de l’Adriatique, dont le port de Ravenne considéré comme le cœur des ports. Toujours en ce qui concerne Ravenne, un accord a été signé entre la province de Ferrara, la région de l’Emilie-Romagne et l’Aipo, l’agence interrégionale pour le Pô. Objectif: développer la voie d’eau et le trafic fluviomaritime et relancer l’économie de la zone.