Miser sur le fluvial pour assurer l’expansion du trafic maritime

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Le dernier exercice a été l’occasion d’un nouveau record pour Anvers, avec 44 Mt au chargement et 50 Mt au déchargement. En moyenne y sont enregistrées 920 escales par semaine vers 350 destinations en Europe. Quatre-vingt-cinq opérateurs fluviaux escalent régulièrement, dont 45 axés sur les conteneurs. En ce qui concerne ce dernier trafic, 190 navettes se présentent chaque semaine, opérant avec 67 destinations réparties dans sept pays. L’année dernière, ce trafic fluvial a porté sur 2,04 MEVP, 33,95 Mt de produits pétroliers et dérivés, 17,23 Mt de produits chimiques, 23,83 Mt de machines, véhicules et autres diverses, 4 Mt de combustibles solides et 3 Mt de produits métallurgiques.

La batellerie est appelée à connaître d’importants développements à Anvers. C’est même une obligation pour assurer une expansion des trafics maritimes, qu’il s’agisse de vracs secs et liquides, de conventionnel, ou surtout, de conteneurs. La route a atteint ses limites, du moins compte tenu de la situation actuelle des infrastructures. C’est la raison pour laquelle l’autorité portuaire et les organisations du secteur ont pris des dispositions visant à faciliter l’écoulement de ce trafic qui concerne une cinquantaine de terminaux portuaires, de manière à éviter des engorgements. Un Barge Trafic System a été instauré qui impose aux unités transportant des conteneurs de s’annoncer. Le système AIS (Automatic Indentification system) impose l’obligation de transmettre toutes les informations relatives a chaque unité fluviale, sa vitesse, sa position, son chargement. Quant au Premium Barge Service, il a trait à la desserte des terminaux à conteneurs par allèges à heures précises, ceci pour diminuer le transport routier dans la zone portuaire. Cette formule a l’avantage de permettre aux terminaux d’établir leurs opérations en fonction de l’arrivée d’une allège.

Depuis quelques années trois entreprises, à savoir CEM Container Barging, Euroports manutentionnaire et Shipit (logisticien multimodal) ont instauré une coopération opérationnelle assurée sous le nom de Antwerp Port Shuttle. L’activité purement intraportuaire consiste à assurer la concentration via allèges de conteneurs, essentiellement en transit. Chaque jour, six à sept terminaux à conteneurs sont ainsi desservis à heures fixes pour y charger ou décharger des boîtes. Dans ce contexte, les terminaux d’Euroports jouent un rôle important sur le plan de la concentration de trafic en fonction de tel ou tel terminal.

Constituer des barges complètes

Le groupe DP World, qui dispose d’un grand terminal à conteneurs dans la darse à marée Deurganckdok, exploite (en partenariat avec le port) un terminal à conteneurs fluvial situé en bordure du canal Albert à Beverdonck, juste derrière les écluses de Wijnegem. L’installation assure la fonction de station intermédiaire de transfert. Il s’agit de concentrer des conteneurs venant de divers terminaux intérieurs le long du canal Albert mais aussi de centres économiques de la région, ces dernières boîtes étant amenées par camions. L’objectif est de constituer des barges complètes pour la desserte d’un à deux terminaux maritimes. C’est autant de camions en moins qui prennent la route du port. Depuis sa mise en service, ce terminal a traité 50 000 EVP (35 000 EVP en 2013). Des extensions doivent porter cette capacité à 300 000 EVP. À ce terminal interviennent les mêmes procédures informatiques qu’aux terminaux maritimes.

Un autre terminal est situé à proximité du port, en bordure du canal Albert: le Gosselin Container Terminal, dont le concept est également d’alimenter les terminaux maritimes (75 000 EVP en 2013), mais qui concentre en outre des trafics de colis lourds et volumineux. Le site est équipé d’une grue mobile d’une capacité de 120 t.

L’armement TFC, filiale de Liège Container Terminal, est un visiteur régulier du port scaldien. Entre Anvers et Liège, il a transporté l’année dernière 27 000 EVP. Ses unités font en escale au terminal de M€erhout (appartenant au groupe américain Alinda) avant de gagner les terminaux anversois. 60 % de ce trafic se manifeste à l’exportation et 40 % à l’importation. Cette année, ce trafic devrait atteindre les 38 000 EVP

Des initiatives se multiplient visant à promouvoir la voie d’eau. Ainsi trois entreprises – Zuidnatie manutentionnaire, Rhenus expéditeur,et Dasbach affréteur fluvial – ont réalisé l’opération Batop, qui consiste à aligner de petites unités adaptées (type campinois) d’une capacité de 24 EVP. Elles chargent des containers remplis de malt au terminal de Cargill à Herent sur le canal de Louvain, à destination de terminaux maritimes anversois pour exportation outre mer. Ce trafic a porté sur 5 000 conteneurs l’année dernière. Le groupe a encore d’autres projets similaires à l’étude.

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