Si les volumes transportés sur le fleuve en 2014 seront sensiblement identiques à ceux de 2013, la nature des marchandises a quelque peu changé. Moins de sel de déneigement, moins de charbon et de matériels de construction mais davantage de céréales de Bourgogne (entre + 5 % et + 10 % en 2014), plus de conventionnelles (bobines d’acier, rondins et plaquettes de bois pour l’usine papetière Fibre Excellence de Tarascon), et surtout bien plus de boîtes! « Le trafic conteneurs a été multiplié par quatre en dix ans totalisant 80 000 EVP. Désormais, un conteneur sur dix arrive ou part en fluvial », déclare Régis Martin, chargé du report modal et des plates-formes intérieures au GPMM.
Cette année encore, la progression devrait se situer entre 15 % et 20 % sous l’effet de la croissance des trafics à Fos, de la « green attitude » et de l’introduction de procédures douanières incitant au report modal. « Les marchandises sont stockées sous douane durant le transport, dans les entrepôts des ports intérieurs et à l’arrivée », explique encore Régis Martin. Au mois d’avril, la société MGI et Lyon Terminal ont signé un contrat d’utilisation de la procédure Ferro-Fluvio Maritime (PFM) à travers le module Inland + qui devrait être opérationnel d’ici la fin de l’année.
Dix « chargeurs Medlink »
Six mois après le lancement du label Chargeur Medlink qui distingue les chargeurs qui s’engagent en faveur du report modal, dix industriels (dont SEB, Salomon Amer Sports, Dim, Michelin, Carbone Savoie) se sont vus décerner ce label par le réseau Medlink Ports.
« Ils bénéficient de mesures avantageuses comme des jours de stockage gratuits sur les ports intérieurs », détaille Régis Martin. Trois jours offerts à Lyon, cinq à Valence, qui dit mieux? Le port devrait débuter en fin d’année les travaux de rénovation de trois postes d’attente pour les barges et en aménager deux autres, pour un investissement total de 3 M€ (installation de ducs d’albe, dragage) destiné à réduire les délais d’attente et à sécuriser l’activité. Les cinq postes seront opérationnels vers la fin 2015. Interrogé sur l’évolution de la part fluviale au cours des cinq ans à venir, Régis Martin, prudent, avance un pourcentage de « 10 % des trafics » tout en sachant que le projet de liaison fluviale reliant la darse 2 au Rhône n’est pas prêt de voir le jour faute de financement et d’accord, non pas sur le tracé de 3,5 km, mais sur l’aménagement des berges dans la zone des salins du Caban. Le port souhaiterait en effet y implanter des activités logistiques, ce qui n’est pas du goût des associations de protection de l’environnement. « La massification des conteneurs doit se faire en développant le report modal sur le rail et le fleuve, quitte à sacrifier quelques zones. Sans le doublement des voies ferrées à Fos et l’accès au fleuve par la Darse 2, les camions seront plus nombreux », prévient Jean-Philippe Salducci, président de l’Union maritime et fluviale de Marseille Fos.
Actuellement, Logirhône et Greenmodal proposent six départs par semaine depuis Fos à destination de Valence, Lyon, Mâcon et Chalon-sur-Saône.