Assurance maritime: le marché mondial stagne, la France aussi

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Mauvaise nouvelle pour les assureurs. Si le commerce mondial et les constructions neuves commencent à reprendre des couleurs, les primes d’assurance maritimes, elles, ne suivent pas, que ce soit en France ou ailleurs. Les chiffres issus du Global Marine Insurance report 2014 de l’IUMI montrent en effet que les primes d’assurance corps et facultés stagnent, si ce n’est chutent de 1,7 % en 2013 à 34,2 Md$. « Plusieurs facteurs doivent être pris en considération, notamment l’inflation monétaire et les conditions d’instabilité politique que subissent certaines régions, mais la raison principale à cela est la surcapacité persistante dans le marché de l’assurance », souligne Patrizia Kern Président du comité Facts and Figures et directrice du département Marine de Swiss Reinsurance Company. À la tête du marché (53 %), le secteur des assurances facultés stagne avec 18,2 Md$ de primes enregistrées en 2013, soit 0,5 % par rapport à 2012. Cette situation est particulièrement étonnante en ce qui concerne la Chine. « C’est la première fois que le marché chinois de l’assurance ne suit pas le même rythme de croissance que le reste du marché », souligne Patrizia Kern. En effet, la prime d’assurance maritime n’a pas suivi le même rythme de croissance que le reste des primes d’assurance non-vie (100 Md$ en 2013). Elle en représente aujourd’hui moins de 2 % au lieu de 5 % il y a dix ans, révèle un rapport de MunichRe, présenté lui aussi à l’occasion de la conférence annuelle de l’IUMI.

En termes de secteurs, les assurances de marchandises, dites facultés, représentent 53 % du marché et les assurances corps 25 %. Le reste est détenu par les plates-formes pétrolières (15,4 %) et la responsabilité civiles (6,5 %).

Mêmes recettes, mais plus grande exposition au risque

Du côté des assurances corps, qui représentent un quart du marché, les primes ont aussi stagné (8,53 Md$ en 2013) alors que la la flotte mondiale a augmenté. « En particulier le pourcentage de navires à haute valeur ajoutée, souligne Patrizia Kern. Les assureurs corps se retrouvent face à une plus forte exposition au risque pour les mêmes recettes. Ce qui devrait les amener à réfléchir sérieusement à la question de savoir s’ils auront assez d’argent pour couvrir ce risque croissant. »

Sur le plan géographique, l’Europe arrive en tête du marché global des primes d’assurance, suivie de la zone Asie-Pacifique qui en couvre 25,5 %, et l’Amérique latine 10,1 %. La répartition est sensiblement la même au niveau de chaque secteur. En Europe, le Royaume-Uni domine le marché, comme en témoignent les 21,8 % des primes d’assurances facultés qu’il détient (16 % par le Lloyds, 5,8 IUA). L’Allemagne occupe la seconde position et la France oscille entre la 5e et la 6e position. « Le marché français de l’assurance transports dans son ensemble, en y incluant l’assurance aviation/spatiale, a enregistré en 2013 un encaissement à la baisse de ses cotisations, relève Jean Paul Thomas, responsable de la direction des assurances transport de la FFSA. Ce repli s’explique principalement par la conjoncture économique ainsi que par l’incidence des variations de change avec le dollar » (lire encadré). En 2011, cinq assureurs français se partageaient 87 % du marché maritime: Groupe Axa (36 %), Groupama Transport (19 %), Allianz (15 %), Generali (10 %) et Covéa (7 %).

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