La France a annoncé le 24 qu’elle étendait ses mesures de contrôle de santé, déjà en vigueur à l’aéroport de Roissy, aux ports accueillant des navires venant d’un des pays touchés par l’épidémie Ebola et partis depuis « moins de trois semaines ». Dans la matinée, le président, François Hollande, avait indiqué, lors d’une conférence de presse au sommet européen de Bruxelles, que ces contrôles seraient étendus à « tous les modes de transports ».
En fait, il s’agit, en plus du transport aérien, du transport maritime en provenance des pays concernés. « On se focalise sur les risques les plus évidents », a ensuite précisé l’entourage du chef de l’État, à l’AFP.
Dans l’après-midi la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a repris les propos présidentiels.
Le ministère des Transports devra mettre en œuvre cette décision visant à éviter toute propagation sur le sol français du virus.
Marins et passagers (peu nombreux, ndlr) subiront un test de température, a précisé Mme Touraine depuis l’hôpital Necker à Paris, en marge d’un exercice de préparation du Samu à la prise en charge de cas possibles d’Ebola.
Le secrétaire d’État aux Transports, Alain Vidalies, a assuré, le même jour, lors d’une visite à Brest, que ces mesures seraient en place « probablement dès demain pour une partie et au début de la semaine prochaine », précisant que le principe consistera à ce qu’un « service indépendant » vienne « contrôler sur le bateau ».
Seule une quinzaine de navires français, qui transportent des conteneurs ou des produits pétroliers, rentrent en France régulièrement après avoir fait escale dans ces pays, a expliqué M. Banel à l’AFP. Sans compter les autres navires étrangers.
En France, selon le ministère de la Santé, sur un total de 480 « signalements » pour Ebola répertoriés depuis juin, 18 cas ont été classés comme « cas possibles », mais aucun d’entre eux ne s’est révélé positif.
Un navire de soutien à 13,6 M€ pour 3 mois
Pendant que la France renforce ses contrôles aux frontières maritimes, les États-Unis installent des hôpitaux de campagne au Liberia mais il n’est pas question d’envoyer des navires-hôpitaux comme cela fut le cas en Haïti en 2010 et aux Philippines en 2013. Selon la presse néerlandaise, les Pays-Bas enverront le 6 novembre le tout nouveau bâtiment de soutien logistique, le Karel-Doorman (205 m; 2 000 mètres linéaires) chargé de 100 véhicules et 50 conteneurs à destination des trois pays touchés. Au terme d’un voyage de deux semaines, il apportera divers équipements hospitaliers fournis par des ONG, l’UE et les Pays-Bas eux-mêmes (5 M€ d’équipements directement fournis). La Commission européenne prendra à sa charge 55 % du coût du transport; le solde étant pris en charge par le ministère néerlandais de la Défense. Plusieurs articles de journaux néerlandais notent, sans émotion, que le coût d’exploitation de ce bâtiment militaire est de 13,8 M€ pour trois mois. Sans doute s’agit-il là qu’une erreur de virgule généralisée ou alors il faut vite trouver une autre solution.
Le 26 octobre, le chef de la mission des Nations Unies pour l’action d’urgence contre Ebola, a annoncé que la mise en place d’un cadre opérationnel pour l’aide internationale « pourrait » être adoptée pour mieux soutenir les efforts nationaux en cours. La première étape de ce cadre est « s’assurer qu’au moins 70 % des cas d’Ebola sont traités et que 70 % des morts soient enterrées dans le respect des consignes de sécurité d’ici au 1er décembre ». L’OMS a déclaré l’épidémie, urgence de santé publique de « portée internationale » le 8 août dernier.