Selon les autorités chinoises, en 2013, le trafic portuaire national a atteint 11,8 Mdt dont 7,6 Mdt pour les seuls ports côtiers. Le commerce international a atteint 3,4 Mdt aux termes d’une augmentation annuelle de 9,9 %. En détail, l’an dernier, les trafics chinois se sont composés de 948 Mt de vracs liquides (4,6 %), de 6,91 Mdt de vracs secs (+ 9,8 %), et 1,7 Mdt de marchandises générales (+ 9,6 %). Pour les flux internationaux, on remarque le ralentissement de la croissance de la demande de pétrole (4 %), du fer (10 %) et du charbon (13 %).
À la fin 2013, la Chine comptait 14 ports de plus de 200 Mt (13 côtiers, un fluvial) avec un classement toujours dominé par Ningbo Zhoushan (809 Mt) devant Shanghaï (776 Mt additionnant trafics maritimes et fluviaux). Le port de la mégalopole affiche une croissance meilleure que l’an dernier (5,5 %) mais inférieure à son voisin proche de Ningbo (9 %). En 2013, aucun des ports principaux n’a vu son activité se redresser. Canton, Dalian, Rizhao, Yantai progressent de 10 % à 12 % et le port charbonnier de Tangshan annonce + 22 %.
Pour les flux de conteneurs, la Chine affiche pour 2013 un flux de 190 MEVP (2,2 Mdt de marchandises) dont 170 Mt pour les ports côtiers avec une croissance annuelle de 7,4 %. La performance des 10 premiers ports chinois est équivalente (7,2 %). Shanghaï conserve son statut de premier port mondial avec une croissance limitée (3,3 %) comme à Tianjin (5,7 %) et Canton (3,8 %). Les croissances ont été plus importantes à Qingdao (7 %), Ningbo (11 %), Dalian (16 %) et Shenzhen (14 %) qui, a la faveur d’une baisse croisée de Hong Kong (− 3,4 %), s’installe à la troisième place mondiale des ports à conteneurs.
Japon: les trafics « post-Fukushima »
Au Japon, les trafics doivent être mis en perspectives par rapport à la situation énergétique post-Fukushima et à la relance économique du gouvernement Abe (Abenomics). Le pétrole et les raffinés en baisse témoignent du recul de la demande (comme en Europe) de carburant alors que le gaz, très sollicité dans le cadre du remplacement (momentanée?) du nucléaire, n’a pas progressé en 2013. L’augmentation du charbon et du fer montrent une légère reprise industrielle. De fait, les 10 premiers ports nippons ont crû de 2 % en 2013 avec la hausse de Nagoya, Kawasaki, Kobe, Tokyo et Osaka. En revanche, Chiba et Yokohama ont baissé.
Yokohama perd notamment des conteneurs et si Kobe est stable, les trois autres grands ports à conteneurs (Tokyo, Nagoya et Osaka) ont affiché des résultats en hausse dans un contexte de plus fortes importations notamment venues de Chine. Au final, les gains des uns annulant le recul des autres, l’activité des cinq ports majeurs japonais a été sans changement entre 2012 et 2013.
La Corée du Sud a marqué le pas en matière d’industrie sidérurgique en 2013 avec pour conséquence un recul d’entrée du minerai de fer. Le pétrole et le charbon sont restés stables alors que le gaz a fortement progressé (11 %) à la faveur d’un processus de réduction du nucléaire. Le bilan des 20 grands ports a été d’une progression de 2 % l’an dernier. Les deux grands ports industriels affichent pour l’un la stabilité (Gwangyang) et pour l’autre une baisse (Ulsan).
À l’inverse, la croissance du nouveau port de Pyeongtaek/Dangjing est toujours soutenue avec le passage symbolique de la barre des 100 Mt. Enfin, le pays profite des accords de libre-échange avec l’Union européenne et les États-Unis, ce qui se constate dans les flux conteneurisés en croissance soutenue. En 2013, Busan, 5e port mondial, a plus profité de l’augmentation des flux nationaux que du transbordement.
Reste l’Asie du Sud-Est. La performance de Singapour a été en 2013 de 4 % avec une meilleure performance du pétrole brut et des raffinés (6,4 %) que des conteneurs (3 %). Le port voisin de Tanjung Pelapas, qui se diversifie vers les stockages de produits pétroliers, progresse plus fortement (6 %) que son voisin. La croissance des conteneurs est similaire à Port Klang, mais dans un bilan général plus modeste (+ 1 %).
Pour le reste de la région, les échanges conteneurisés, constitués à la fois des exportations des industries délocalisées et des importations chinoises, sont un miroir des économies nationales. Laem Chabang et Manille sont en faible progression (2 %) alors que Ho Chi Minh affiche un trafic en forte hausse (9,8 %), rapprochant progressivement les trafics de la capitale vers les 100 Mt. La performance des conteneurs est équivalente pour Haiphong (10 %) qui franchit la barre des 2 MEVP.