Ce puissant groupe d’intérêts s’était opposé au P3 comme à la venue dans les ports chinois des très grands minéraliers utilisés par le Brésilien Vale. « Le principe de fonctionnement du 2 M est différent de celui du P3 », a constaté le président Zhang Shouguo. « Les alliances sont nécessaires au secteur du transport maritime afin d’améliorer l’efficacité et les services. Cependant, la concurrence est nécessaire ».
La réponse chinoise se fait attendre
Si la FMC a donné son accord au 2 M le 9 octobre, la réponse du régulateur chinois de la concurrence se fait attendre. Et le dossier ne se présente pas nécessairement très bien si l’on en juge par l’évolution de l’indice d’Herfindahl Hirschmann qui sert à mesurer l’importance d’une concentration (somme des parts de marché au carré de toutes les sociétés présentes sur le marché). Si l’on assimile la part de marché à la capacité de transport, selon Alphaliner, en août, la part de marché de Mærsk entre l’Extrême-Orient et l’Europe est de 22,9 % et celle de MSC, de 10,3 %. Avant regroupement, l’indice HH est donc de 1 008,55. Il passe à 1 473,66 si l’on considère la part de marché du 2 M. Soit un écart de plus de 465 points. Cet écart est trop important pour ne pas déclencher une étude approfondie du dossier, selon l’usage américain. Le ministre chinois et la Commission européenne pourraient s’en émouvoir.
CKYHE vers les États-Unis
Formée par Cosco, K Line, Yang Ming, Hanjin Shipping et Evergreen, l’alliance CKYHE a annoncé le 21 octobre qu’elle étendra ses services vers les États-Unis. À cette fin, elle a déjà déposé une demande officielle auprès du ministre chinois des Transports et de la FMC et informé la Commission européenne. Si ces trois régulateurs ne s’y opposent pas, l’extension des services de l’alliance vers les États-Unis devrait commencer au printemps 2015. Cette extension se fera selon les mêmes principes de fonctionnement que ceux mis en œuvre entre l’Extrême-Orient et l’Europe.