Pour lui, la façon dont le dossier a été repris constitue une véritable avancée. Il évoque ainsi la remise du rapport du député du Nord (PS) Rémi Pauvros sur la mission de reconfiguration du canal Seine-Nord Europe. Comme préconisé dans ce rapport remis au gouvernement le 11 décembre, le projet d’origine conçu comme un partenariat public-privé, d’un montant évalué à 7 Md€, a été abandonné et reconfiguré de manière à être influençable. Pour Christian Feuvre, ce rapport permet non seulement d’améliorer le projet en matière de coût de réalisation du chantier, mais il permet également de clarifier les choses en évoquant plus précisément les infrastructures. « Concrètement, le rapport soulève la cohérence de la qualité de service du réseau. Il évoque également les plates-formes et leur développement ou encore le redéveloppement d’une culture fluviale en complémentarité avec les ports. Cela permet d’avoir une vision plus large et économique des choses. » Mais tout n’est pas réglé, loin de là. Le responsable cite pour exemple la question de la hauteur des ponts qui pose problème (pas assez haut) si on veut massifier les flux. Autre bémol, Christian Feuvre soulève que les financements ne sont toujours pas « bouclés ». « Nous attendons avec impatience les décisions du gouvernement. Paris a jusqu’à février 2015 pour déposer son dossier à Bruxelles. » Le projet est-il une opportunité ou au contraire une source de concurrence accrue pour un port comme Le Havre? S’il admet que les ports d’Europe du Nord auront une porte d’entrée directe vers l’Ile-de-France, Christian Feuvre estime qu’à l’inverse, Le Havre et plus largement les ports d’Haropa peuvent tirer leur épingle du jeu sur un flux Sud-Nord. « Ce canal nous permet de renforcer les flux vers le nord de la France au départ du Havre ce qui est positif. Encore aujourd’hui, nous avons du mal à relier la Belgique par le fer. Le routier est saturé. Le fluvial est une solution. »
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Seine-Nord: une opportunité pour l’axe Seine
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