Rouen: les accès portuaires de la rive gauche en question

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En 2008, un compromis est trouvé entre toutes les parties: un schéma de circulation est mis en place, utilisant les quais bas rive droite et les quais bas rive gauche. « Ce plan a été accepté par tous, a expliqué en mai 2011 Christial Herail, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Rouen. L’itinéraire de circulation mis en place affiche un bilan très satisfaisant. » Une étude réalisée courant 2009 a montré que « le nombre de poids lourds de plus de 7,5 t circulant sur l’ensemble des quais avait baissé de 25 %, soit une baisse plus importante que celle prévue estimée à 16 % ».

En mai 2011, l’inquiétude se fait jour sur la pérennité de la circulation des poids lourds sur les quais bas de la rive gauche, l’un des segments du schéma de circulation élaboré en 2008. Les milieux économiques rouennais se mobilisent sur ce thème pour exprimer leur inquiétude face à une perspective d’interdiction de circulation. La CCI souligne, dès ce moment, que l’allongement des parcours « s’accompagnera inévitablement d’une augmentation globale des émissions de CO2 et de polluants atmosphériques », sans oublier les surcoûts pour les transports eux-mêmes.

Cette situation conduit à la mise en place d’une commission ad hoc, animée par Jean-Philippe Laillé, président du Conseil de développement du Grand port maritime de Rouen, avec la participation de toutes les parties concernées, GPMR, Mairie de Rouen, Communauté d’agglomération et services de l’État. Celle-ci lance une enquête pour mieux connaître les flux de trafic empruntant l’itinéraire en question: il s’est agit de différencier les camions, entre ceux qui ne faisaient que transiter par l’agglomération (et qui n’avaient donc pas de raison d’emprunter les quais bas de la rive gauche) et ceux concernés par les trafics de desserte de proximité (notamment portuaire), ces derniers représentant finalement un quart seulement du total.

Le pont Mathilde fermé aux poids lourds

Suite à un incendie, le pont Mathilde demeure fermé pendant 22 mois. À la réouverture du pont, fin août, la Mairie de Rouen prend un arrêté d’interdiction de circulation aux poids lourds de plus de 7,5 t sur l’axe de la rive gauche (arrêté courant jusqu’en décembre). Dans un communiqué diffusé dès juin 2014, deux mois plus tôt donc, la Mairie de Rouen et la Communauté d’agglomération notent: « Comme l’indiquent Yvon Robert, maire de Rouen et Frédéric Sanchez, président de la Métropole Rouen Normandie, nous ne saurions revenir à la situation initiale à la réouverture du pont Mathilde en rétablissant l’ensemble des trafics de poids lourds sur les quais. Une orientation a été définie dès 2008 dans le sens d’une diminution progressive de ces flux en centre-ville. Celle-ci doit être poursuivie. » Les collectivités ont ajouté qu’une étude était menée pour connaître l’état de l’ouvrage en trémie des quais hauts rive gauche. Les responsables locaux ont conclu leur intervention en ajoutant: « Des solutions en accord avec le tissu économique doivent être examinées pour le trafic local. » Mais il semble qu’aucune nouvelle rencontre n’ait eu lieu.

Début octobre, les portuaires estimant que le travail mené par le groupe Laillé (14 réunions) n’avait servi à rien – l’arrêté municipal ayant été pris sans concertation – voient rouge. Une lettre ouverte au maire et au président de la Communauté d’agglomération est publiée dans la presse locale (Paris-Normandie) sous la plume de Philippe Dehays, président de l’Union portuaire rouennaise. Il y rappelle: « La vie économique des entreprises, les emplois qu’elles induisent, nécessitent un transport public de marchandises à des conditions compétitives. Imposer aux camions 18 km de parcours supplémentaires est mortifère pour l’emploi, en plus d’être un non-sens écologique. » Il demande « avec force et solennité de rendre les quais bas rive gauche à la circulation des poids lourds de desserte de proximité, tel que cela a été défini par le groupe de travail auquel vos services ont été associés ». Dans le même temps, Jean-Philippe Laillé et neuf membres du conseil de développement du GPMR ont démissionné de ce dernier.

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