Michel Segain, le président de la commission procédures de l’Umep, est l’artisan de ce travail de longue haleine. « C’est en juin 2013 que l’Umep m’a confié la mission qui a permis de réactualiser le travail qui avait été initié il y a dix ans. Nous ne sommes donc pas repartis de zéro. C’était quelque chose que tout le monde réclamait, en particulier les transporteurs routiers. Ils ne voulaient pas revenir en arrière. Il fallait trouver une solution car les trafics sont en progression. Toutes les professions ont dû revoir leur méthode de travail. Historiquement, le premier système a été mis en place sur les terminaux de la GMP. Puis il a été harmonisé sur l’ensemble de la place portuaire en mai 2014 », se rappelle Michel Segain. Il le reconnaît, le projet a été difficile à mettre en œuvre. De nombreuses réunions auront été nécessaires. Il aura fallu réunir tous les acteurs concernés, manutentionnaires, armateurs et représentants des transporteurs routiers et les mettre d’accord. « Le problème à l’origine était récurrent, à savoir de longues heures d’attente sur les terminaux pour les chauffeurs routiers. Aujourd’hui, nous sommes plutôt satisfaits du système qui a été mis en place. Il y a eu une période de rodage. Nous avons passé l’été sans encombre. Tout n’est pas réglé pour autant mais il y a du mieux. Il y a des ajustements à faire qui portent notamment sur le traitement des courtes distances de transport. Mais déjà les résultats sont là. Le temps de passage porte à porte sur Port 2000 est de moins d’une heure, soit un gain de 24 mn à 30 mn par rapport au passé. »
Un système relativement simple
Toujours au sein de l’Umep, un comité de suivi se réunit régulièrement pour remonter les informations nécessaires et rappeler les procédures à suivre. Le système est relativement simple. Les transporteurs ont des plages horaires sur lesquelles les manutentionnaires attribuent des rendez-vous. En moyenne, Port 2000 enregistre 9 936 passages par semaine. Sur une période de 18 semaines (période de mise en place du système), ces passages ont été de l’ordre de 178 851. Michel Segain le rappelle, ce système de rendez-vous s’inscrit dans une stratégie d’avenir alors que les volumes traités et leur part modale augmentent. Les transporteurs routiers en ont bien conscience, d’autant qu’ils doivent également convenir de rendez-vous pour retirer ou livrer leurs marchandises auprès de leurs clients, dans la grande distribution notamment. « D’ailleurs, toutes les représentations patronales et fédérations de routiers acceptent ces rendez-vous. » Michel Segain ajoute que dans un avenir proche, il faudra songer à harmoniser les horaires de service de la filière portuaire comme dans les autres ports européens afin d’optimiser l’organisation de la prise en charge des clients. Ce qui va dans le sens d’une meilleure prise en compte de chaque métier de la chaîne logistique.