Pour Philippe Deiss, président du directoire du Grand port maritime de Rouen, il est clair que « Seine-Nord constitue une opportunité de développement ». Et pour lui, la reconfiguration du projet, telle qu’elle a été présentée par le député Rémi Pauvros en décembre, marque des avancées notables pour le site rouennais. « Le projet reconfiguré englobe en effet non seulement la voie nouvelle à réaliser mais aussi l’ensemble des extrémités de la voie, y compris la Seine jusqu’à la mer. Nous sommes donc directement concernés par ce projet. » Le rapport de Rémi Pauvros préconise en effet une approche globale. La proposition numéro 1 de son document s’intitule en effet « Intégrer le canal Seine-Nord Europe dans le réseau Seine-Escaut dans une logique économique et européenne en vue de profiter d’un effet réseau ». Cette proposition, qui vise à maximiser l’effet réseau, prévoit notamment de développer la compétitivité des ports maritimes.
Sans attendre les nouvelles étapes de construction de ce dossier – que l’Union européenne est prête à soutenir à hauteur de 40 % de son financement –, des acteurs rouennais travaillent déjà sur le potentiel que représente cette future liaison interbassins. C’est en particulier le cas du groupe agroalimentaire Senalia avec son projet de plate-forme multiproduits à développer à Languevoisin via la structure EuroSeine, qui associe autour de Senalia des acteurs comme les unions de coopératives Noriap et In-Vivo. Cette plate-forme, directement positionnée en bordure de canal, serait en position de traiter non seulement des céréales, mais aussi d’autres produits pondéreux (engrais, granulats…).