Au Havre, un terminal multimodal qui doit renforcer la compétitivité

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À proximité de l’autoroute, la plate-forme est équipée d’un quai pour les barges fluviales et d’un accès électrifié et signalisé pour les trains de fret. Les travaux de terrassement qui ont été menés ces derniers mois par le Grand port maritime du Havre (GPMH) permettent désormais de voir la configuration de ce vaste espace qui, dans un premier temps, s’étendra sur 60 ha. Des capacités d’extension de 30 ha sont prévues. Ces derniers mois, le port était également en charge des raccordements routiers et ferroviaires. Le maître d’ouvrage LH2T (Le Havre Terminal Trimodal) a construit quant à lui le mur de quai pour les barges fluviales. Le quai fluvial mesurera 400 m de long pour deux postes à quai. La cour fluviale comporte également deux portiques de manutention sur un chemin de roulement de 400 m, d’un avant-bec de 18 m permettant le traitement des barges, de trois voies ferrées en chaussées de 400 m utiles sous portiques et d’une zone de stockage. La capacité totale de stockage du terminal est 3 000 EVP manutentionnés par grues mobiles. La cour ferroviaire est constituée de deux voies ferrées en chaussée destinées au déchargement des trains et d’une zone pour l’évolution des grues mobiles. Elle comporte également huit voies ferrées sous portiques de 750 m, de deux portiques de manutention permettant la mise en terre de 1 000 EVP et de la possibilité de départ direct en ligne. Le faisceau de réception des trains est composé de six voies de 750 m et de deux voies de 1 000 m pour être en mesure d’accueillir des trains plus longs. Une voie de stationnement des wagons pour les petites réparations est également prévue ainsi qu’un garage de locomotives de trois voies ferrées. Parmi les autres équipements, on trouve notamment un hangar doté d’une fosse d’entretien pour les engins de levage et les locomotives thermiques, d’un bâtiment d’exploitation et de locaux sociaux.

Un concept qui fait ses preuves

Le financement du terminal, d’un coût global de 94,9 M€, est réparti de la manière suivante: l’État (52,5 M€), la Région Haute-Normandie (10 M€), la Communauté de communes de l’agglomération havraise (2 M€), le Grand port maritime du Havre (6,2 M€), Le Havre Terminal Trimodal (24,5 M€).

Le Havre Terminal Trimodal est une SAS constituée pour assurer l’investissement, le financement et la maîtrise d’ouvrage. Le Grand port maritime du Havre est l’initiateur du projet. La Caisse régionale Normandie Seine du Crédit agricole est le financeur et Projénor le promoteur du projet. Le Havre Terminal Exploitation est constitué par des opérateurs de transport combiné opérant au Havre. Il s’agit des opérateurs ferroviaires de Naviland, Novatrans et GreenModal Transport. Les opérateurs fluviaux sont Logiseine et GreenModal Transport. Le capital est ouvert pour tout opérateur s’engageant sur un trafic supérieur à 5 000 UTI (unités de transport intermodal). Charles Masse, le président du Havre Terminal Trimodal, est le père de la plate-forme havraise. Il se souvient des débuts d’un concept qui va progressivement faire ses preuves. « C’est un concept plutôt récent. Auparavant en France, une plate-forme logistique n’était desservie que par la route. On y adjoignait une voie ferroviaire pour dire qu’il s’agissait d’une plate-forme multimodale. Ces embranchements ferroviaires, c’était généralement pour le décor. On raisonnait en termes d’infrastructures mais pas de services. Les flux en France n’étaient pas suffisants pour justifier d’un transport spécifique par fleuve ou par fer. Les choses ont changé. Il a fallu mutualiser. Dourges, dans le Pas-de-Calais, a été le premier exemple que nous avons mis en place en 2003. Le concept, lui, date de la fin des années 1990. Dans le même temps, il y a eu l’apparition de grands entrepôts. Une plate-forme, c’est tout simplement une gare ferroviaire et fluviale et rien d’autre. Il y a plusieurs années, Jean-Marc Lacave, le directeur du port autonome du Havre, m’a contacté. C’était à l’époque de Port 2000. Alors on pensait que les infrastructures ferroviaires étaient suffisantes. Aujourd’hui, on tient un raisonnement différent. Un raisonnement de productivité. Le chargeur pense en termes de coût et en terme de délais », explique-t-il. Pour le responsable, le terminal, qui doit être livré le 15 décembre, est un élément qui concourt à la compétitivité du port du Havre.

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