La chute des trafics et des réservations tend de plus en plus la trésorerie. La direction de la SNCM a puisé fin septembre 22,5 M€ sur les 60 M€ placés sous le contrôle du président du tribunal de commerce de Marseille. Une somme versée par les assurances après l’avarie du Napoléon-Bonaparte et destinée à financer un plan social; 13,5 M€ ont été ponctionnés, le compte se résume à 24 M€.
La manœuvre n’a vraisemblablement pas été au goût de Transdev. Son p.-d.g., Jean-Marc Janaillac, dans un courrier adressé le 1er octobre à Olivier Diehl, récent président du directoire de la SNCM, écrit: « Nous rendrons nos avances exigibles […] si tout prélèvement supplémentaire sur le séquestre était effectué par la compagnie pour financer son exploitation. » Au mois de mai, Olivier Diehl a été présenté par Transdev comme un « chef d’entreprise expérimenté et reconnu ». Et de préciser encore: « Il est désormais impératif que la Compagnie se place sous la protection du tribunal afin de ne plus perdre un temps précieux pour préserver le maximum d’activités. »
Devant cette situation, les salariés actionnaires s’interrogent sur la possibilité d’attaquer en justice l’État et Transdev pour « mise en faillite volontaire de l’entreprise », selon Roland Immorino, délégué CFDT. « L’État devient responsable des dégâts provoqués par les actionnaires », note Maurice Perrin, de la CFE-CGC.
Échapper aux sanctions de Bruxelles
La troisième et dernière réunion de médiation prévue le 28 octobre, dans le cadre du protocole de sortie de grève, pourrait être rapidement suivie de l’ouverture d’une procédure collective auprès des tribunaux de commerce de Marseille et de Nanterre.
Le redressement judiciaire, la reprise de la compagnie par une nouvelle entreprise et la négociation à ce moment-là avec les créanciers semblent être la seule issue possible pour échapper aux sanctions de Bruxelles.
Entre-temps, les négociations entre direction et organisations syndicales de la SNCM sur la mise en œuvre du plan de sauvegarde de l’emploi ont débuté avec deux premières réunions les 13 et 16 octobre.
D’après les chiffres annoncés par les syndicats, entre 850 et 1 000 postes seront supprimés au cours de l’année 2015.